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Terres troubles - Anne-Marie Filaire | CRP/ Centre régional de la photographie Hauts-de-France | Douchy-les-Mines
Juni
1
bis 6. Okt.

Terres troubles - Anne-Marie Filaire | CRP/ Centre régional de la photographie Hauts-de-France | Douchy-les-Mines

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CRP/ Centre régional de la photographie Hauts-de-France | Douchy-les-Mines
1. Juni – 6. Oktober 2024

Terres troubles
Anne-Marie Filaire


26 mai 2021, période de couvre-feu à Paris © Anne-Marie Filaire


Von ihrer Heimat Auvergne für das Observatoire photographique du paysage bis zu den turbulenten Gebieten des Nahen und Mittleren Ostens (Israel, Palästina, Libanon, Jemen...) betrachtet Anne-Marie Filaire die Welt durch das Prisma ihrer eigenen, kraftvollen und anspruchsvollen Fotografie. Zunächst fühlte sie sich von den Wüsten angezogen, doch auf ihren zahlreichen Reisen begegnete sie der Gewalt, die bestimmten Ländern innewohnt, und ihre Arbeit findet in instabilen Umgebungen statt. Sie beobachtet, wie sich das Trauma des Krieges auf Landschaften auswirkt, und erkundet Räume, die von den Stigmata bewaffneter Konflikte gezeichnet sind. Die Fotografie ermöglicht es ihr, zu verstehen und zu erzählen, was sich dort, in diesen verminten Gebieten, abspielt. Den Werdegang der französischen Fotografin zu verstehen ist unerlässlich, um zu begreifen, wie einzigartig die beiden im CRP/ präsentierten Projekte sind und wie kohärent sie in der Kontinuität eines über drei Jahrzehnte akribisch aufgebauten Werks sind.

Die Ausstellung Terres troubles, zeigt in einem ersten Teil eine Arbeit, die zwischen 2019 und 2021 in der Peripherie von Paris entstanden ist. Als Anne-Marie Filaire durch die Pandemie von Covid 19 verhindert war, entdeckte sie seltsame Orte, eine Art Niemandsland, das niemand durchquert, abgesehen von einem Ballett von Lastwagen, die Kipper mit Erde abladen. Diese Orte sind dazu bestimmt, Tausende von Kubikmetern Erde von Baustellen aufzunehmen. Die Transformation der Metropole führt zu tiefgreifenden Umwälzungen im Untergrund. Für jedes neue Gebäude, das entsteht, und jede neue U-Bahn-Station, die die Linien verlängert und die Hauptstadt erweitert, müssen Tonnen von Erde abtransportiert und gelagert werden. Diese Räume, die in Schichten und in "Fächern" organisiert sind, sind die Empfänger dieser ausgehobenen Erde. Anne-Marie Filaire dokumentiert fast täglich die Topografie mehrerer dieser Orte. Sie beobachtet, wie sich das Licht je nach Jahreszeit, Wetter und Tageszeit verändert. Auf großen Tafeln, die den Kontakten ähneln, druckt sie diese methodische Erkundung ab.

Sie macht die Zeit sichtbar, die über diesen Bergen und Abgründen vergeht, die der Mensch mit seinem unbändigen Drang zu produzieren, zu bauen und umzugestalten aus dem Nichts geschaffen hat.

Angesichts dieser Bilder spürt man deutlich, dass diese besonderen Orte bei Anne-Marie Filaire eine Detonation und eine Reflexion ausgelöst haben, die sowohl ästhetisch als auch ethisch sind. Als Allegorie der heutigen Zeit, des Anthropozäns, spiegeln diese Orte die ganze exzessive Natur des Menschen wider.

Im Herzen der Ausstellung befindet sich ein Buch. Die Eisenbahn einer neuen Publikation präsentiert die Schriften der Fotografin. Ihre Texte, die während eines Aufenthalts bei der Fondation Jan Michalski im Jahr 2023 entstanden, geben wieder, was sie während dieser seltsamen Erfahrung im Kontakt mit dem Leblosen während der Zeit des Einschlusses empfunden hat.

Das Buch mit dem Titel Récit d'un effacement (Erzählung einer Auslöschung) beschreibt ihre Eindrücke, ihre Emotionen angesichts der Farben, des Lichts, des Horizonts... Ihre körperliche Erfahrung in diesem verlassenen Gebiet, diesem stillen Universum, in der Unendlichkeit, in der Einsamkeit, angesichts dessen, was zu einem Thema, zu Bildern, zu einem Werk werden wird.

In einem zweiten Teil der Ausstellung werden die Ergebnisse der Arbeit gezeigt, die während des Aufenthalts im CRP/ entstanden sind. Anne-Marie Filaire wurde als erste Empfängerin des neuen Programms "Expérience" eingeladen, dem ersten in Frankreich, das Fotokünstlern über 60 Jahren vorbehalten ist, und reiste durch das Bassin minier. Zunächst machte sie sich auf die Suche nach Verbindungen zwischen ihrer früheren Serie über den Erdaushub des Großraums Paris und den Herausforderungen und Problemen, die mit den Böden als Folgen der Bergbaugeschichte verbunden sind. Ihre Aufenthalte in dem Gebiet, ihre Begegnungen und die verschiedenen Phasen ihrer Recherche führten sie in eine andere Richtung.

Neben zwei fotografischen Werken hat Anne-Marie Filaire einen Film mit dem Titel "La Tribune" produziert. Dabei handelt es sich um eine Untersuchung rund um ein gleichnamiges Gemälde des Malers André Fougeron (1913-1998), einer Figur des französischen Nouveau Réalisme und nach dem Krieg offizieller Maler der Kommunistischen Partei. In diesem Interviewfilm, dem sechsten, den die Künstlerin selbst gedreht hat, und mit dem sie diese Praxis wieder aufnimmt, die ihren Werdegang geprägt hat, nimmt sie mehrere Protagonisten auf. Jeder mit seiner Erfahrung oder seinem Fachwissen versetzt uns in die Vergangenheit zurück. Der Kurator, die Historikerin, die sich auf Arbeiterbewegungen spezialisiert hat, der ehemalige Bergmann und andere sprechen und konfrontieren die großen Bergarbeiterstreiks von 1948, die künstlerischen Polemiken zwischen Akademismus und politischem Engagement und die Verbindungen zwischen der sozialen Sphäre und der Welt der Kunst.


18 juin 2021, période de couvre-feu à Paris © Anne-Marie Filaire


De son Auvergne natale pour l’Observatoire photographique du paysage jusqu’aux zones tumultueuses du Proche et du Moyen-Orient (Israël, Palestine, Liban, Yémen…) Anne-Marie Filaire regarde le monde à travers le prisme de sa propre photographie, puissante et exigeante. D’abord attirée par les déserts, elle rencontre au gré de nombreux voyages la violence intrinsèque à certaines contrées et inscrit son travail dans des environnements instables. Elle observe ce que produit le traumatisme de la guerre sur les paysages, et explore les espaces marqués par les stigmates des conflits armés. La photographie lui permet de comprendre et raconter ce qui se joue là, sur ces terrains minés. Cerner le parcours accompli de la photographe française est indispensable pour comprendre combien les deux projets présentés au CRP/ sont si particuliers et en cohérence dans la continuité d’une œuvre construite méticuleusement depuis trois décennies.

L’exposition Terres troubles, présente dans une première partie un travail réalisé entre 2019 et 2021 dans la périphérie de Paris. Alors empêchée par la pandémie de Covid 19, Anne-Marie Filaire découvre d’étranges sites, sortes de No Man’s Land que personne ne traverse, hormis un ballet de camions déversant des bennes de terres. La vocation de ces lieux est d’accueillir des milliers de mètres cubes de terres provenant de chantiers de construction. La transformation de la métropole induit des bouleversements profonds du soussol. Pour chaque nouvel immeuble qui se dresse et chaque nouvelle station de métro qui vient prolonger les lignes et étendre la capitale, ce sont des tonnes de terres qu’il faut évacuer puis stocker. Ces espaces organisés en strates et par « casiers », sont les récepteurs de ces terres excavées. Presque quotidiennement, Anne-Marie Filaire s’attache à documenter la topographie de plusieurs de ces sites. Elle observe la lumière évoluer selon les saisons, la météo, le moment de la journée. Sur de grandes planches, similaires aux contacts, elle imprime cette exploration méthodique.

Elle rend visible le temps qui passe sur ces montagnes et ces précipices créés de toutes pièces par l’homme et son irrépressible besoin de produire, construire, transformer.

Devant ces images, on sent bien que ces endroits spécifiques ont provoqué chez Anne-Marie Filaire une détonation et une réflexion autant esthétiques qu’éthiques. Allégorie des temps actuels, de l’Anthropocène, ces sites traduisent toute la nature excessive de l’Homme.

Au coeur de l’exposition, un livre. Le chemin de fer d’une nouvelle publication présente les écrits de la photographe. Produit lors d’une résidence à la Fondation Jan Michalski en 2023, ses textes transcrivent ce qu’elle a éprouvé au cours de cette expérience étrange vécue au contact de l’inerte, pendant la période de confinement.

Intitulé Récit d’un effacement , le livre r ecueille ses impressions, ses émotions face aux couleurs, à la lumière, à l’horizon… Son expérience physique aussi dans ce territoire désert, cet univers silencieux, dans l’immensité, dans la solitude, face à cequi deviendra un sujet, des images, une oeuvre.

Dans une seconde partie, l’exposition restitue le fruit du travail produit en résidence au CRP/. Invitée pour être la première récipiendaire du nouveau programme «Expérience», le premier en France réservé aux artistes photographes de plus de soixante ans, Anne-Marie Filaire a parcouru le Bassin minier. Dans un premier temps, elle se lance en quête de liens à établir entre sa précédente série sur les terres excavées du Grand Paris et les enjeux et problématiques liés aux sols, conséquences de l’histoire minière. Ses séjours sur le territoire, ses rencontres et ses différentes phases de recherche l’ont emmenée dans une autre direction.

En plus de deux oeuvres photographiques, Anne-Marie Filaire a produit un film intitulé « La Tribune ». Il s’agit d’une enquête autour d’un tableau éponyme du peintre André Fougeron (1913-1998), figure du Nouveau Réalisme français et peintre officiel du Parti communiste après-guerre. Dans ce film d’entretien, le sixième réalisé par l’artiste, qui renoue avec cette pratique qui a jalonné son parcours, elle enregistre plusieurs protagonistes. Chacun avec son expérience ou son expertise, nous replonge dans le passé. Le conservateur, l’historienne spécialiste des mouvements ouvriers, l’ancien mineur entre autres, évoquent et confrontent les grandes grèves des mineurs de 1948, les polémiques artistiques entre académisme et engagements politiques et les liens entre la sphère sociale et le monde de l’art.


La Tribune, 2024 © Anne-Marie Filaire


Dalla nativa Alvernia per l'Observatoire photographique du paysage alle aree tumultuose del Vicino e Medio Oriente (Israele, Palestina, Libano, Yemen...) Anne-Marie Filaire guarda il mondo attraverso il prisma della sua fotografia potente e impegnativa. Inizialmente attratta dai deserti, nei suoi numerosi viaggi ha incontrato la violenza intrinseca di alcune regioni e colloca il suo lavoro in ambienti instabili. Osserva l'impatto del trauma della guerra sui paesaggi ed esplora le aree segnate dalle cicatrici dei conflitti armati. La fotografia le permette di capire e raccontare ciò che sta accadendo lì, in questi campi minati. Comprendere la carriera della fotografa francese è essenziale per capire come i due progetti presentati al CRP/ siano così distinti, ma allo stesso tempo così coerenti con la continuità di un corpo di lavoro che è stato meticolosamente costruito nel corso di tre decenni.

La prima parte della mostra, Terres troubles, presenta un lavoro realizzato tra il 2019 e il 2021 alla periferia di Parigi. Impedita dalla pandemia del Covid 19, Anne-Marie Filaire ha scoperto alcuni strani siti, una sorta di Terra di Nessuno attraverso la quale non passa nessuno, a parte un balletto di camion che scaricano cassoni di terra. Lo scopo di questi siti è quello di ospitare migliaia di metri cubi di terra provenienti dai cantieri. La trasformazione della città sta portando a profondi cambiamenti nel sottosuolo. Per ogni nuovo edificio che sorge e per ogni nuova stazione della metropolitana che estende le linee e la capitale, tonnellate di terra devono essere rimosse e stoccate. Questi spazi, organizzati in strati e "compartimenti", sono i contenitori di questa terra di scavo. Anne-Marie Filaire documenta quasi quotidianamente la topografia di alcuni di questi siti. Osserva la luce che cambia con le stagioni, il tempo e l'ora del giorno. Su grandi tavole, simili a contatti, stampa questa esplorazione metodica.

Rende visibile lo scorrere del tempo su queste montagne e precipizi creati ex novo dall'uomo e dalla sua irrefrenabile necessità di produrre, costruire e trasformare.

Guardando queste immagini, è chiaro che Anne-Marie Filaire è stata stimolata da questi luoghi specifici e ha riflettuto su di essi dal punto di vista estetico ed etico. Allegoria del presente, dell'Antropocene, questi siti riflettono la natura eccessiva dell'uomo.

Il cuore della mostra è un libro. Le chemin de fer d'une nouvelle publication presenta gli scritti del fotografo. Realizzati durante una residenza alla Fondazione Jan Michalski nel 2023, i suoi testi trascrivono ciò che ha provato durante questa strana esperienza a contatto con l'inerte, durante il periodo di confinamento.

Intitolato Récit d'un effacement , il libro racconta le sue impressioni ed emozioni sui colori, la luce, l'orizzonte... La sua esperienza fisica in questo territorio deserto, in questo universo silenzioso, nell'immensità, nella solitudine, di quello che sarebbe diventato un soggetto, delle immagini, un'opera d'arte.

Nella seconda parte, la mostra presenta i frutti del lavoro prodotto durante la residenza al CRP/. Invitata a essere la prima destinataria del nuovo programma "Experience", il primo in Francia riservato ad artisti fotografici di età superiore ai sessant'anni, Anne-Marie Filaire ha viaggiato per il Bassin Minier. Inizialmente, l'artista ha cercato di stabilire dei legami tra la sua precedente serie sulle terre di scavo della Grande Parigi e le questioni e i problemi legati al suolo, le conseguenze della storia mineraria. Le visite alla zona, le persone incontrate e le varie fasi della sua ricerca l'hanno portata in una direzione diversa.

Oltre a due lavori fotografici, Anne-Marie Filaire ha prodotto un film intitolato "La Tribune". Si tratta di un'indagine sull'omonimo dipinto del pittore André Fougeron (1913-1998), figura del Nuovo Realismo francese e pittore ufficiale del Partito Comunista nel dopoguerra. In questo film-intervista, il sesto realizzato dall'artista, che riprende la pratica che ha segnato la sua carriera, l'artista registra diversi protagonisti. Ognuno con la propria esperienza o competenza, ci riportano al passato. Il curatore, lo storico specializzato in movimenti operai e l'ex minatore, tra gli altri, rievocano e si confrontano con i grandi scioperi dei minatori del 1948, le polemiche artistiche tra accademismo e impegno politico e i legami tra la sfera sociale e il mondo dell'arte.


Rivage, © Anne-Marie Filaire


From her native Auvergne for the Observatoire photographique du paysage to the tumultuous zones of the Near and Middle East (Israel, Palestine, Lebanon, Yemen...) Anne-Marie Filaire looks at the world through the prism of her own powerful and demanding photography. Initially drawn to deserts, her travels have brought her face to face with the violence intrinsic to certain regions, and her work is rooted in unstable environments. She observes the impact of the trauma of war on landscapes, and explores spaces marked by the scars of armed conflict. Photography enables her to understand and tell the story of what happens there, on these minefields. Understanding the French photographer's accomplished career is essential to understanding how the two projects presented at CRP/ are so distinctive and coherent in the continuity of a body of work meticulously constructed over three decades.

The first part of the exhibition, Terres troubles, presents work carried out between 2019 and 2021 on the outskirts of Paris. At the time, prevented by the Covid 19 pandemic, Anne-Marie Filaire discovered strange sites, a kind of No Man's Land through which no one passes, apart from a ballet of trucks dumping skips of earth. The purpose of these sites is to house thousands of cubic meters of earth from construction sites. The transformation of the metropolis is causing profound upheavals in the subsoil. For every new building erected, for every new metro station extending the lines and expanding the capital, tons of soil have to be removed and stored. These spaces, organized in strata and "compartments", are the receptacles for this excavated earth. Almost daily, Anne-Marie Filaire documents the topography of several of these sites. She observes the light as it changes with the seasons, the weather and the time of day. On large boards, similar to contacts, she prints this methodical exploration.

She makes visible the passage of time on these mountains and precipices created from scratch by man and his irrepressible need to produce, build and transform.

In the face of these images, it's clear that these specific places have provoked in Anne-Marie Filaire a detonation and a reflection as much aesthetic as ethical. An allegory of our times, of the Anthropocene, these sites reflect the excessive nature of mankind.

At the heart of the exhibition is a book. The railroad of a new publication presents the photographer's writings. Produced during a residency at the Jan Michalski Foundation in 2023, her texts transcribe what she experienced during this strange contact with the inert, during the period of confinement.

Entitled Récit d'un effacement , the book recounts her impressions and emotions of color, light and horizon... Her physical experience of this deserted territory, this silent universe, of immensity and solitude, of what would become a subject, images and work of art.

The second part of the exhibition presents the fruits of the work produced during the residency at CRP/. Invited to be the first recipient of the new "Experience" program, the first in France reserved for photographic artists over the age of sixty, Anne-Marie Filaire travelled around the Bassin Minier. Initially, she set out to establish links between her previous series on the excavated soil of Greater Paris and the issues and problems linked to the soil, the consequences of mining history. Her visits to the area, her encounters and the various phases of her research led her in a different direction.

In addition to two photographic works, Anne-Marie Filaire has produced a film entitled "La Tribune". This is an investigation of an eponymous painting by André Fougeron (1913-1998), a figure of French Nouveau Réalisme and official painter of the Communist Party after the war. In this interview film, the sixth made by the artist, which revives the practice that has marked her career, she records several protagonists. Each with their own experience or expertise, they take us back to the past. The curator, the historian specializing in workers' movements and the former miner, among others, evoke and confront the great miners' strikes of 1948, the artistic polemics between academicism and political commitment, and the links between the social sphere and the art world.

(Text: CRP/ Centre régional de la photographie Hauts-de-France, Douchy-les-Mines)

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Le Parti pris des choses | CRP/ Centre régional de la photographie Hauts-de-France | Douchy-les-Mines
Jan.
27
bis 19. Mai

Le Parti pris des choses | CRP/ Centre régional de la photographie Hauts-de-France | Douchy-les-Mines

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CRP/ Centre régional de la photographie Hauts-de-France | Douchy-les-Mines
27. Januar – 19. Mai 2024

Le Parti pris des choses

Stefano Bianchi, Anna & Bernhard Blume, Ulla von Brandenburg, Thorsten Brinkmann, Robert Cumming, Elspeth Diederix, Alina Maria Frieske, Barbara Iweins, Baptiste Rabichon, Augustin Rebetez, Patrick Tosani


© Baptiste Rabichon, Blue Screen of Death, 2021-2022. Courtoisie de l’artiste et de la galerie Binôme, Paris


Als Francis Ponge 1942 Le Parti pris des choses veröffentlichte, herrschte ein schrecklicher, weltweiter Krieg. Während vom Himmel des europäischen Kontinents Bomben herabregnen, beginnt der Dichter, die gewöhnlichen Gegenstände seines Alltags zu untersuchen. Prosagedichte, die der Kiste, dem Brot oder der Kerze gewidmet sind, reihen sich in dieser zu einem literarischen Denkmal gewordenen Parteinahme für die Dinge aneinander. Der Autor erklärt: "Nur wenn man von unten beginnt, hat man eine gewisse Chance, aufzusteigen (...) Es handelt sich um eine Partei von Kopf zu Kopf, mit dem Effekt, dass man den Kopf verliert." In Wahrheit ist das, was der Autor von Le Savon und La Crevette dans tous ses états ernst nimmt, diese Sache, die Gegenstand all seiner Aufmerksamkeit ist und die er sein ganzes Leben lang verfolgen wird, die Sprache. In ihrem Atelier, in den Mauern ihres Wohnstudios, nehmen die hier versammelten Künstler Löffel, Kartoffeln, Zahnbürsten bis hin zum unverzichtbaren Mobiltelefon als Gegenstände: alles passend banale Dinge. Gemeinsam mit ihnen versuchen die Künstler, ihr Medium, sei es Fotografie oder Video, zu "entsublizieren".

Der Dichter erklärte: "Nichts ist erfreulicher als der ständige Aufstand der Dinge gegen die Bilder, die man ihnen aufzwingt. Die Dinge akzeptieren es nicht, brav wie Bilder zu bleiben". Der Künstler, wie auch der Schriftsteller, hat diesen wiederkehrenden Tagtraum: Er wählt ein Objekt aus, nähert sich ihm, umkreist es und scheitert doch daran, das porträtierte Objekt darzustellen, das sich ihm entzieht oder sogar rebelliert. Unnachgiebig kehrt er zurück, um den Dialog mit dem Gegenstand wieder aufzunehmen. Die Ausstellung zeigt diese geheimen Gespräche. Ob feierlich oder absurd, asketisch oder flussartig, sie alle formulieren den hartnäckigen Wunsch eines jeden, seine Art, in der Welt zu sein, zu finden.

Kuratorin: Raphaëlle Stopin, Direktorin des Centre Photographique Rouen Normandie


Quand Francis Ponge publie Le Parti pris des choses en 1942 la guerre est planétaire et terrible. Alors que des cieux du continent européen pleuvent les bombes, le poète entreprend de scruter les objets ordinaires de sa sphère quotidienne. Des poèmes en prose dédiés au cageot, au pain ou encore à la bougie se succèdent dans ce Parti pris des choses devenu monument littéraire. « C’est en partant d’en bas, explique l’auteur, qu’on a quelque chance de s’élever. (…) Il s’agit d’une parti en tête à tête, à l’effet d’en perdre la tête. » À vrai dire, ce que l’auteur du Savon et de La Crevette dans tous ses états prend au sérieux, cette chose, objet de toutes ses attentions, qu’il poursuivra sa vie durant, c’est la langue. Dans l’atelier, entre les murs de leur maison-studio, les artistes réunis ici prennent pour objets cuillères, patates, brosses à dents jusqu’à l’indispensable téléphone portable : toutes choses opportunément banales. En leur compagnie, les artistes entreprennent de « désaffubler » leur médium, qu’il soit photographie ou vidéo.

« Rien n’est plus réjouissant, déclarait encore le poète, que la constante insurrection des choses contre les images qu’on leur impose. Les choses n’acceptent pas de rester sages comme des images. » L’artiste, comme l’écrivain, fait ce rêve éveillé, récurrent : il choisit un objet, l’approche, tourne autour ; pourtant il échoue à représenter l’objet portraituré qui se dérobe, voire se révolte. Opiniâtre, il y revient pour reprendre le dialogue avec la chose. L’exposition figure ces conversations secrètes. Qu’elles soient solennelles ou absurdes, ascétiques ou fleuves, elles formulent toutes le désir tenace de chacun de trouver sa manière d’être au monde.

Commissariat: Raphaëlle Stopin, directrice du Centre photographique Rouen Normandie


Quando Francis Ponge pubblicò Le Parti pris des choses nel 1942, la guerra era globale e terribile. Mentre le bombe piovevano dai cieli d'Europa, il poeta si mise a esaminare gli oggetti ordinari della sua vita quotidiana. Poemi in prosa dedicati alla cassa, alla pagnotta o alla candela si susseguono in questo Parti pris des choses, che è diventato un monumento letterario. È partendo dal basso", spiega l'autore, "che abbiamo qualche possibilità di rialzarci (...) È una festa a tu per tu, fino a perdere la testa". In realtà, ciò che l'autore di Le Savon e La Crevette dans tous ses états prendeva sul serio, l'oggetto di tutta la sua attenzione, che ha perseguito per il resto della sua vita, era il linguaggio. Nell'atelier, tra le mura della loro casa-studio, gli artisti qui riuniti prendono come oggetti cucchiai, patate, spazzolini da denti e persino l'indispensabile telefono cellulare: tutte cose opportunamente banali. In loro compagnia, gli artisti si propongono di "disaffezionare" il loro mezzo, sia esso la fotografia o il video.

Come ha detto un poeta, "nulla è più gratificante della costante insurrezione delle cose contro le immagini che vengono loro imposte". Le cose non accettano di rimanere immobili come le immagini. L'artista, come lo scrittore, ha questo sogno ricorrente ad occhi aperti: sceglie un oggetto, gli si avvicina, gli gira intorno; ma non riesce a rappresentare l'oggetto ritratto, che gli sfugge, anzi si ribella. Ostinatamente, torna a riprendere il dialogo con l'oggetto. La mostra presenta queste conversazioni segrete. Che siano solenni o assurde, ascetiche o sconclusionate, tutte esprimono la tenace volontà di ogni artista di trovare il proprio modo di stare al mondo.

A cura di: Raphaëlle Stopin, Direttrice del Centre photographique Rouen Normandie


When Francis Ponge published Le Parti pris des choses in 1942, the war was global and terrible. As bombs rained down from the skies of the European continent, the poet set about scrutinizing the ordinary objects of his daily sphere. Prose poems dedicated to the crate, the loaf of bread and the candle follow one another in this Parti pris des choses, which has become a literary monument. It's by starting from the bottom," explains the author, "that we have any chance of rising (...) It's a one-on-one party, to the effect of losing one's head." In truth, what the author of Le Savon and La Crevette dans tous ses états takes seriously - the object of all his attention, which he will pursue for the rest of his life - is language. In the studio, between the walls of their home-studio, the artists gathered here take as their objects spoons, potatoes, toothbrushes and even the indispensable cell phone: all things opportunely banal. In their company, the artists undertake to "disaffect" their medium, be it photography or video.

As the poet once said, "Nothing is more gratifying than the constant insurrection of things against the images imposed on them. Things don't accept to remain wise as images." The artist, like the writer, has this waking, recurring dream: he chooses an object, approaches it, turns around it; yet he fails to represent the portrayed object, which evades him, even rebels. Stubbornly, he returns to resume the dialogue with the thing. The exhibition features these secret conversations. Whether they are solemn or absurd, ascetic or rambunctious, they all express the tenacious desire of each artist to find his or her own way of being in the world.

Curated by Raphaëlle Stopin, director of the Centre photographique Rouen Normandie.

(Text: Raphaëlle Stopin, director of the Centre photographique Rouen Normandie)

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Mytho - Robin Lopvet | CRP/ Centre régional de la photographie | Douchy-les-Mines
Sept.
30
bis 14. Jan.

Mytho - Robin Lopvet | CRP/ Centre régional de la photographie | Douchy-les-Mines

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CRP/ Centre régional de la photographie | Douchy-les-Mines
30. September 2023 - 14. Januar 2024

Mytho
Robin Lopvet


Prémices, 2022 © Robin Lopvet


Robin Lopvet ist der Ansicht, dass die Fotografie nur durch ihre eigene Transformation zu verstehen ist. Für den jungen Künstler aus den Vogesen, ein Wunderkind der digitalen Bildbearbeitung, vervielfacht das mutierte Bild seine Kräfte und eröffnet eine freie Welt, deren Grenzen er allein bestimmt. Tiere, Freunde und Bekannte, Situationen - Robin Lopvet erfindet seine eigene Sprache, um eine parallele Realität zu beschreiben, die von teils furchterregenden, teils halluzinierenden Kreaturen bevölkert wird. Er lädt uns dazu ein und stellt uns heimtückisch Fragen über die Macht und die Duplizität des Bildes in einem System, das vom Internet und den unendlichen Möglichkeiten der digitalen Kreation und Verbreitung bestimmt wird. Hinter der Leichtigkeit eines kollektiven Deliriums oder der Viralität einer zweckentfremdeten Hundefotografie sind es die schwerwiegendsten Herausforderungen unserer auf das Bild und seine Ströme gegründeten Gesellschaft, die diese Ausstellung mit diesen fotografischen Zweckentfremdungen aufwirft.

Robin Lopvet (1990, Vosges) ist ein multimedialer bildender Künstler. Als professioneller Retoucheur für die Modeindustrie entwickelt er eine persönliche Arbeit, bei der er dieselben Werkzeuge verwendet. Seine künstlerische Forschung ist in einer Logik der Ökonomie der Wiederverwertung verankert. Er ist DJ und Mitinhaber des Labels Club Late Music. Er lebt und arbeitet zwischen Arles, Paris und dem Internet.


Selon Robin Lopvet, la photographie ne s’envisage qu’au travers de sa propre transformation. Pour ce jeune artiste originaire des Vosges, prodige de la retouche numérique, l’image mutante décuple ses pouvoirs et ouvre sur un monde libre dont lui seul détermine les limites. Animaux, amis et entourage, situations, Robin Lopvet invente son propre langage pour décrire une réalité parallèle peuplée de créatures tantôt effrayantes tantôt hallucinantes. Il nous y invite et nous interroge insidieusement sur les pouvoirs et la duplicité de l’image dans un système régit par Internet et par l’infini des possibilités de création et de diffusion offertes par le digital. Derrière la légèreté d’un délirium collectif ou la viralité d’une photographie de chien détournée, ce sont les enjeux les plus graves de notre société fondée sur l’image et ses flux que cette exposition soulève avec ces détournements photographiques.

Robin Lopvet (1990, Vosges) est un artiste plasticien multimédia. Retoucheur professionnel pour l’industrie de la mode, il développe un travail personnel utilisant les mêmes outils. Sa recherche artistique s’ancre dans une logique d’économie de récupération. DJ, il cogère le label Club Late Music. Il vit et travaille entre Arles, Paris et Internet.


Secondo Robin Lopvet, la fotografia può essere vista solo attraverso la sua stessa trasformazione. Per questo giovane artista dei Vosgi, prodigio del ritocco digitale, l'immagine mutante decuplica i suoi poteri, aprendo un mondo libero di cui solo lui determina i limiti. Robin Lopvet inventa un proprio linguaggio per descrivere una realtà parallela popolata da creature a volte spaventose, a volte allucinanti. Ci invita a entrare in questo mondo e mette insidiosamente in discussione i poteri e la duplicità dell'immagine in un sistema governato da Internet e dalle infinite possibilità di creazione e distribuzione offerte dalla tecnologia digitale. Dietro la leggerezza di un delirio collettivo o la viralità della fotografia di un cane, sono le questioni più serie della nostra società basata sull'immagine e sui suoi flussi che la mostra solleva con questi dirottamenti fotografici.

Robin Lopvet (1990, Vosgi) è un artista visivo multimediale. Ritoccatore professionista per l'industria della moda, ha sviluppato un lavoro personale utilizzando gli stessi strumenti. La sua ricerca artistica è radicata in una logica di recupero economico. Come DJ, co-gestisce l'etichetta Club Late Music. Vive e lavora tra Arles, Parigi e Internet.


According to Robin Lopvet, photography can only be seen through its own transformation. For this young artist from the Vosges, a prodigy of digital retouching, the mutant image multiplies his powers tenfold, opening up a free world whose limits he alone determines. Robin Lopvet invents his own language to describe a parallel reality populated by creatures both frightening and hallucinatory. He invites us in, insidiously questioning the powers and duplicity of the image in a system governed by the Internet and the infinite possibilities of creation and distribution offered by digital technology. Behind the lightness of a collective delirium or the virality of a hijacked photograph of a dog, it is the most serious issues of our image-based society and its flows that this exhibition raises with these photographic hijackings.

Robin Lopvet (1990, Vosges) is a multimedia visual artist. A professional retoucher for the fashion industry, he has developed a personal body of work using the same tools. His artistic research is rooted in a logic of economic recovery. As a DJ, he co-manages the Club Late Music label. He lives and works between Arles, Paris and the Internet.

(Text: CRP/Centre régional de la photographie, Douchy-les-Mines)

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Panorama 25 | Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains | Tourcoing
Sept.
22
bis 7. Jan.

Panorama 25 | Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains | Tourcoing

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Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains | Tourcoing
22. September 2023 - 7. Januar 2023

Panorama 25


Digitalis, Installation, 2023 © Lea Collet, Production Le Fresnoy - Studio national, 21


"Das Wort "Museum" scheint immer mit dem Tageslicht in Verbindung gebracht zu werden, so wie man in einem Kino immer einen dunklen Raum erwartet. Allerdings zielte das Museum seit seiner Gründung auf das Universelle ab - und ein solcher Raum muss sowohl den Anforderungen des Tages als auch der Nacht gerecht werden. Daher sollte es auch in Museen Dunkelräume geben. Vielleicht sollte man die Museen in Sonnen- und Mondflügel aufteilen". Jeff Wall

Hat man in letzter Zeit ein Museum, eine Kunstgalerie oder eine Ausstellung zeitgenössischer Kunst besucht, in denen es nicht mindestens einen abgedunkelten Raum gab? Viele Kunstinstitutionen haben gezeigt, dass der Ausstellungsraum von der Illusion einer statischen Welt befreit werden kann, insbesondere durch die Aufnahme von Geräten in ihre Sammlungen, wie große Leuchtkästen, Diaprojektoren, die ein- und ausblenden, Filmvorführungen in Endlosschleife, High-Tech-Videogeräte, Computer und internetfähige Mobilgeräte, die diese Präsentationen mit Videospielen vergleichen.

Der Filmtheoretiker Edwin Carels erinnert uns immer wieder daran, dass André Bazins Frage: "Was ist Kino?" weniger relevant ist als: "Wo ist das Kino?". Die Antwort lautet: überall, und natürlich auch in den Kunstmuseen. Im diesjährigen Fresnoy fielen mir viele Filme und Installationen auf, die Dinge und Ideen wiederbeleben, die in unseren Köpfen oft nicht überleben: familiäre und freundschaftliche Zusammenhänge, lokale Geschichten und vergessene Gemeinschaften. Selbst wenn die exklusiven Anliegen der Protagonisten-Autoren dieser Filme keinen größeren Hintergrund abbilden, verursachen sie uns dennoch verschiedene Traumata und Empörungen, die plötzlich Sinn ergeben, wenn wir an die persönliche Verantwortung denken, die das Projekt zum Ausdruck bringt. Andere Produktionen hingegen wollen uns zu verstehen geben, dass es möglich ist, wie Bruno Latour sagte, die Demokratie durch die Ökologie zu verteidigen und politische Affekte mit ökologischen Affekten zu vermischen, wie es die dekolonisierende Ökologie oder das Plantationocene tun. Dabei denke ich an die dokumentarischen Anliegen der sinnlichen fotografischen und filmischen Bilder der "water bodies" von Jean Painlevé.

Diese Produktionen definieren die Ansätze zu traditionellen binären Oppositionen wie der von Mensch und Nicht-Mensch, ob natürlich oder digital, in der Art des Hydrofeminismus oder Glitch Feminism neu.

In diesen Werken und dem Status, den sie einnehmen, findet sich eine Indigenität, die sich von der kapitalistischen Logik unterscheidet, als eine Form der differenzierten Heterotopie. War es schließlich nicht Jean-Louis Commoli, der uns sagte, dass das Kino als Utopie die Heimat einer besseren Welt ist?

Um das Erbe des Kinos wirklich an die Zukunft weiterzugeben, müssen wir weiterhin seine unreine genetische Konstitution akzeptieren, und genau das haben wir in den letzten vierundzwanzig Panoramas seit ihrer ersten Ausgabe auf Anregung von Dominique Païni im Jahr 1997 erlebt. Die Einleitung des ersten Panoramas von Alain Fleischer ist immer noch aktuell: "Der Vorschlag, den Païni sogleich formulierte, war von offensichtlicher Richtigkeit. Heute stellt man fest, wie beispielhaft er die Herausforderungen zusammenbringt, die im Zentrum des Projekts von Fresnoy stehen: Werke, die sich von traditionellen Klassifizierungen emanzipieren, hinterfragen das Schicksal dieser reisenden, flüchtigen, vergänglichen, immateriellen Bilder, die filmische, fotografische und videografische Projektionen sind und nicht nur in pervertierten Räumen und zu pervertierten Oberflächen, sondern von einer Sprache zu einer anderen zirkulieren." Die fünfundzwanzigste Ausgabe von Panorama macht keine Ausnahme von dieser Regel. Die unterschiedlichsten Filmtypen und ihre Verbreitung in Ausstellungen sind präsent, und offensichtlich haben sie es sich gemütlich gemacht.


« Le mot “musée” semble toujours associé à la lumière du jour, tout comme on s’attend toujours à une salle obscure dans un cinéma. Toutefois, dès sa création, le musée a visé l’universel – et un tel espace se doit de répondre à la fois aux exigences du jour et de la nuit. Ainsi devrait-il aussi y avoir des salles obscures dans les musées. Peut-être devrait-on scinder les musées en ailes solaires et lunaires. » Jeff Wall

A-t-on récemment visité un musée, une galerie d’art ou une exposition d’art contemporain dans lesquels il n’y avait pas au moins une salle obscure ? Bon nombre d’institutions artistiques ont démontré que l’espace d’exposition pouvait être libéré de l’illusion d’un monde statique, notamment en intégrant des équipements dans leurs collections, tels que de grandes boîtes de lumière, des projecteurs de diapositives qui s’allument et s’éteignent en fondu, des projections de films joués en boucle, des appareils vidéo de haute technologie, des ordinateurs et des appareils mobiles connectés à Internet, qui apparentent ces présentations à des jeux vidéo.

Le théoricien du cinéma Edwin Carels nous rappelle sans cesse que la question d’André Bazin : « Qu’est-ce que le cinéma ? » est moins pertinente que : « Où est le cinéma ? » La réponse est : partout, et naturellement, dans les musées d’art aussi. Cette année, au Fresnoy, j’ai été frappé par de nombreux films et installations qui revitalisent des choses et des idées qui souvent ne survivent pas dans notre esprit : contextes familials et amicaux, histoires locales et communautés oubliées. Même lorsque les préoccupations exclusives des protagonistes-auteurs de ces films ne dépeignent pas de toile de fond plus large, ils nous causent malgré tout divers traumatismes et outrages qui prennent soudain sens si nous pensons aux responsabilités personnelles que le projet exprime. En revanche, d’autres productions cherchent à nous faire entendre qu’il est possible, comme l’a dit Bruno Latour, de défendre la démocratie par l’écologie et de mélanger les affects politiques aux affects écologiques, comme le font l’écologie décolonisatrice ou le Plantationocène. En cela, je songe aux préoccupations documentaristes des images sensuelles photographiques et cinématographiques des « water bodies » de Jean Painlevé.

Ces productions redéfinissent les approches aux oppositions binaires traditionnelles comme celle de l’humain et du non-humain, qu’il soit naturel ou digital, à la manière de l’hydroféminisme ou du glitch feminism.

On retrouve dans ces oeuvres et le statut qu’elles prennent une indigénéité qui se distingue de la logique capitaliste, comme une forme d’hétérotopie différenciée. Après tout, n’était-ce pas Jean-Louis Commoli qui nous disait que le cinéma comme utopie est le foyer d’un monde meilleur ?

Afin de véritablement transmettre l’héritage du cinéma au futur, nous devons continuer à accepter sa constitution génétique impure, et c’est précisément ce dont nous avons été témoins au cours des vingt-quatre derniers Panoramas, depuis leur première édition à l’instigation de Dominique Païni en 1997. L’introduction du premier Panorama par Alain Fleischer est toujours d’actualité : « La proposition que Païni formula aussitôt était d’une évidente justesse. On constate aujourd’hui à quel point elle rassemble de façon exemplaire les enjeux qui sont au coeur du projet du Fresnoy : des oeuvres émancipées des classifications traditionnelles interrogent le sort de ces images voyageuses, fugitives, évanescentes, immatérielles que sont les projections cinématographiques, photographiques et vidéographiques, circulant non seulement dans des espaces et vers des surfaces pervertis, mais d’un langage à un autre. » La vingt-cinquième édition de Panorama ne déroge pas à la règle. Les types de cinéma et leurs diffusions en expositions des plus variés sont présents, et visiblement, ils ont pris leurs quartiers.


"La parola 'museo' sembra sempre associata alla luce del giorno, così come ci aspettiamo sempre una sala buia in un cinema. Tuttavia, fin dalla sua creazione, il museo ha puntato all'universale e uno spazio di questo tipo deve soddisfare le esigenze sia del giorno che della notte. Quindi anche nei musei dovrebbero esserci delle sale buie. Forse dovremmo dividere i musei in ali solari e lunari. Jeff Wall

Qualcuno ha recentemente visitato un museo, una galleria d'arte o una mostra d'arte contemporanea in cui non ci fosse almeno una stanza buia? Molte istituzioni artistiche hanno dimostrato che lo spazio espositivo può essere liberato dall'illusione di un mondo statico, in particolare integrando nelle loro collezioni apparecchiature come grandi light box, proiettori di diapositive che sfumano e si spengono, proiezioni di film che si ripetono in loop, apparecchiature video ad alta tecnologia, computer e dispositivi mobili connessi a Internet, che fanno sembrare queste presentazioni dei videogiochi.

Il teorico del cinema Edwin Carels ci ricorda costantemente che la domanda di André Bazin "Che cos'è il cinema?" è meno rilevante di "Dov'è il cinema? La risposta è: ovunque, e naturalmente anche nei musei d'arte. Quest'anno, a Le Fresnoy, mi hanno colpito i molti film e installazioni che rivitalizzano cose e idee che spesso non sopravvivono nella nostra mente: contesti familiari e amicali, storie locali e comunità dimenticate. Anche quando le preoccupazioni esclusive degli autori-protagonisti di questi film non raffigurano uno sfondo più ampio, ci provocano comunque vari traumi e oltraggi che improvvisamente acquistano senso se pensiamo alle responsabilità personali che il progetto esprime. D'altra parte, altre produzioni cercano di farci capire che è possibile, come ha detto Bruno Latour, difendere la democrazia attraverso l'ecologia e mescolare gli affetti politici con quelli ecologici, come fanno l'ecologia decolonizzante o il Plantationocene. A questo proposito, mi vengono in mente le preoccupazioni documentarie delle sensuali immagini fotografiche e cinematografiche dei "corpi idrici" di Jean Painlevé.

Queste produzioni ridefiniscono gli approcci alle tradizionali opposizioni binarie come quella tra l'umano e il non umano, sia esso naturale o digitale, alla maniera dell'idrofemminismo o del femminismo glitch.

In queste opere e nello status che assumono, troviamo un'indigeneità che si distacca dalla logica capitalista, come una forma di eterotopia differenziata. Dopo tutto, non è stato Jean-Louis Commoli a dirci che il cinema come utopia è la casa di un mondo migliore?

Per trasmettere veramente l'eredità del cinema al futuro, dobbiamo continuare ad accettare il suo corredo genetico impuro, ed è proprio questo che abbiamo visto negli ultimi ventiquattro Panorami, dalla loro prima edizione su iniziativa di Dominique Païni nel 1997. L'introduzione di Alain Fleischer alla prima edizione di Panorama è attuale oggi come allora: "Il suggerimento immediato di Païni era chiaramente quello giusto. Oggi possiamo constatare quanto essa raccolga, in modo esemplare, le questioni che sono al centro del progetto di Le Fresnoy: opere emancipate dalle classificazioni tradizionali si interrogano sul destino di queste immagini itineranti, fugaci, evanescenti, immateriali, che sono proiezioni cinematografiche, fotografiche e video, che circolano non solo in spazi perversi e verso superfici perverse, ma da un linguaggio all'altro". La venticinquesima edizione di Panorama non fa eccezione alla regola. Sono presenti le più svariate tipologie di cinema e la loro diffusione nelle mostre, che si sono chiaramente insediate.


"The word "museum" always seems to be associated with daylight, just as we always expect a dark room in a cinema. However, since its inception, the museum has aimed for the universal - and such a space must meet the requirements of both day and night. So there should also be dark rooms in museums. Perhaps we should divide museums into solar and lunar wings." Jeff Wall

Has anyone recently visited a museum, art gallery or contemporary art exhibition in which there wasn't at least one dark room? Many art institutions have demonstrated that the exhibition space can be liberated from the illusion of a static world, notably by integrating equipment into their collections, such as large light boxes, slide projectors that fade on and off, film projections played on a loop, high-tech video equipment, computers and mobile devices connected to the Internet, which make these presentations akin to video games.

Film theorist Edwin Carels constantly reminds us that André Bazin's question "What is cinema?" is less relevant than "Where is cinema?" The answer is: everywhere, and naturally, in art museums too. This year at Le Fresnoy, I've been struck by many films and installations that revitalize things and ideas that often don't survive in our minds: family and friendship contexts, local histories and forgotten communities. Even when the exclusive preoccupations of the protagonist-authors of these films don't depict a wider backdrop, they still cause us various traumas and outrages that suddenly make sense if we think of the personal responsibilities the project expresses. On the other hand, other productions seek to make us hear that it is possible, as Bruno Latour has said, to defend democracy through ecology and to mix political affects with ecological affects, as decolonizing ecology or the Plantationocene do. In this, I am reminded of the documentary concerns of the sensual photographic and cinematographic images of Jean Painlevé's "water bodies".

These productions redefine approaches to traditional binary oppositions such as that of the human and the non-human, whether natural or digital, in the manner of hydrofeminism or glitch feminism.

In these works and the status they take on, we find an indigeneity that stands apart from capitalist logic, as a form of differentiated heterotopia. After all, wasn't it Jean-Louis Commoli who told us that cinema as utopia is the home of a better world?

In order to truly pass on the legacy of cinema to the future, we must continue to accept its impure genetic constitution, and this is precisely what we have witnessed over the last twenty-four Panoramas, since their first edition at the instigation of Dominique Païni in 1997. Alain Fleischer's introduction to the first Panorama is still relevant today: "Païni's immediate proposal was obviously right. Today, we can see the extent to which it brings together, in an exemplary fashion, the issues at the heart of Le Fresnoy's project: works emancipated from traditional classifications question the fate of these travelling, fugitive, evanescent, immaterial images that are film, photographic and videographic projections, circulating not only in perverted spaces and towards perverted surfaces, but from one language to another." The twenty-fifth edition of Panorama is no exception to the rule. The most varied types of cinema and their diffusion in exhibitions are present, and they've obviously taken up residence.

(Text: Le Fresnoy – Studio national des arts contemporains, Tourcoing)

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En Creux - Commande photographique sur le Bassin minier | CRP/Centre régional de la photographie Hauts-de-France | Douchy-les-Mines
Juni
24
bis 17. Sept.

En Creux - Commande photographique sur le Bassin minier | CRP/Centre régional de la photographie Hauts-de-France | Douchy-les-Mines

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CRP/Centre régional de la photographie Hauts-de-France | Douchy-les-Mines
24. Juni - 17. September 2023

En Creux - Commande photographique sur le Bassin minier
Clément Brugger, Isabella Hin, Hideyuki Ishibashi, Apolline Lamoril


Bleus, n°1 © Isabella Hin, Commande du CRP/Centre régional de la photographie Hauts de-France, 2023


Das CRP/ hat́ einen Auftrag an vier professionelle Fotokünstler vergeben. Als Echo auf das 10-jährige Jubiläum der Aufnahme des Bassin Minier in die Liste des UNESCO-Weltkulturerbes und das 40-jährige Bestehen des CRP/, das 2022 gefeiert wird, haben diese Gewinnerprojekte als gemeinsames Thema, dass sie alle eine Verbindung zu diesem symbolträchtigen Gebiet der Region haben. Ein Jahr lang haben Clément Brugger, Isabella Hin, Hideyuki Ishibashi und Apolline Lamoril das Gebiet erkundet. Sie entschieden sich für verschiedene Aspekte des Bassin Minier, wobei jeder von ihnen die Geschichte der Orte und der Menschen in innovativen und experimentellen Formen verarbeitete. Im Rahmen seiner Aufgabe, das künstlerische Schaffen zu unterstützen und zu begleiten, leitete das CRP/ die künstlerische Leitung dieser vier Projekte während der zehnmonatigen Produktionsphase bis zur Präsentation in Form einer Gruppenausstellung mit dem Titel "En Creux, commande photographique sur le Bassin minier".


Le CRP/ a lancé́ une commande à destination de quatre artistes photographes professionnels. En écho à l’anniversaire des 10 ans de l’inscription du Bassin minier sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO et aux 40 ans du CRP/, fêtés en 2022, ces projets lauréats ont pour thématique commune d’avoir tous un lien avec ce territoire emblématique de la région. Durant un an, Clément Brugger, Isabella Hin, Hideyuki Ishibashi et Apolline Lamoril ont éprouvé le territoire. Optant pour différents aspects emblématiques du Bassin minier chacun d’eux a su traiter par des formes innovantes et expérimentales, l’histoire des lieux et des hommes. Dans le cadre de ses missions de soutien et d’accompagnement à la création, le CRP/ a piloté la direction artistique de ces quatre projets pendant les dix mois de production jusqu’à la restitution sous la forme d’une exposition collective intitulée « En Creux, commande photographique sur le Bassin minier ».


Il CRP/ ha lanciató una commissione per quattro artisti fotografi professionisti. In occasione del decimo anniversario dell'iscrizione del Bassin minier nella Lista del Patrimonio Mondiale dell'UNESCO e del 40° anniversario del CRP/, che si celebrerà nel 2022, il tema comune dei progetti vincitori è che tutti hanno un legame con questa zona emblematica della regione. Nel corso di un anno, Clément Brugger, Isabella Hin, Hideyuki Ishibashi e Apolline Lamoril hanno messo alla prova la regione. Optando per diversi aspetti emblematici del Bassin Minier, ognuno di loro ha utilizzato forme innovative e sperimentali per esplorare la storia della zona e della sua gente. Nell'ambito del suo ruolo di sostegno e assistenza al lavoro creativo, il CRP/ è stato responsabile della direzione artistica di questi quattro progetti durante i dieci mesi di produzione, culminati in una mostra collettiva intitolata "En Creux, commande photographique sur le Bassin minier".


CRP/ launched́ a commission for four professional photographic artists. Echoing the 10-year anniversary of the Bassin Minier's inclusion on UNESCO's World Heritage List and CRP/'s 40th anniversary, celebrated in 2022, these winning projects share the common theme of all having a link with this emblematic territory of the region. Over the course of a year, Clément Brugger, Isabella Hin, Hideyuki Ishibashi and Apolline Lamoril put the region to the test. Opting for different emblematic aspects of the Bassin Minier, each of them used innovative and experimental forms to explore the history of places and people. As part of its mission to support and accompany creative work, CRP/ was responsible for the artistic direction of these four projects throughout the ten months of production, culminating in a collective exhibition entitled "En Creux, commande photographique sur le Bassin minier".

(Text: Audrey Hoareau, directrice du CRP/Directrice artistique de la commande «En Creux» et Commissaire de l’exposition)

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Ce qui demeure - Anna Malagrida | CRP/ Centre régional de la photographie Hauts-de-France | Douchy-les-Mines
März
4
bis 11. Juni

Ce qui demeure - Anna Malagrida | CRP/ Centre régional de la photographie Hauts-de-France | Douchy-les-Mines

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CRP/ Centre régional de la photographie Hauts-de-France | Douchy-les-Mines
4. März - 11. Juni 2023

Ce qui demeure
Anna Malagrida


La Frontière, 2010, Vidéo © Anna Malagrida


Das CRP/ zeigt eine unveröffentlichte Ausstellung von Anna Malagrida, einer großen Persönlichkeit der Fotografie in Frankreich mit spanischen Wurzeln. Im Laufe ihrer Karriere hat Anna Malagrida immer wieder den Ursprung und die Beständigkeit der Dinge diesseits und jenseits der Grenze hinterfragt. In einer Reihe von Video- und Fotoarbeiten entfaltet die Künstlerin eine entschieden visuelle und auf Beobachtung basierende Arbeit. Anna Malagrida nimmt das Bild auf, um die Landschaften, mit denen sie sich auseinandersetzt, zu spüren und zu erfahren. Ob städtisch, mineralisch oder pflanzlich, sie gibt die Prägnanz und manchmal sogar die Macht bestimmter Orte wieder, die sie durchquert und die sie in Frage stellen. Ein neues Stück, das speziell für die Ausstellung produziert wurde, befasst sich mit dem Bassin Minier: eine fotografische Komposition einer Kette von Halden mit einem Netz von Kohleflözen, das direkt auf die Wand gezeichnet ist.


Le CRP/ propose une exposition inédite d’Anna Malagrida, grande figure de la photographie en France, d’origine espagnole. Tout au long de sa carrière, Anna Malagrida n’a eu de cesse de questionner l’origine et la permanence des choses, de part et d’autre de la frontière. A travers un ensemble de pièces vidéographiques et photographiques, l’artiste déploie un travail résolument visuel et fondé sur l’observation. Anna Malagrida enregistre l’image pour ressentir et éprouver les paysages auxquels elle se confronte. Qu’ils soient urbains, minéraux ou végétaux, elle restitue leur prégnance et parfois même le pouvoir de certains lieux qu’elle traverse et qui l’interroge. Une nouvelle pièce spécialement produite pour l’exposition, porte sur le Bassin Minier : cette composition photographique d’une chaîne de terrils et son réseau de veines de charbon dessiné à-même le mur.


Il CRP/ propone una nuova mostra di Anna Malagrida, figura di spicco della fotografia francese di origine spagnola. Nel corso della sua carriera, Anna Malagrida non ha mai smesso di interrogarsi sull'origine e sulla permanenza delle cose, su entrambi i lati del confine. Attraverso una serie di opere video e fotografiche, l'artista mette in atto un lavoro decisamente visivo basato sull'osservazione. Anna Malagrida registra l'immagine per sentire e vivere i paesaggi con cui si confronta. Che siano urbani, minerali o vegetali, l'autrice restituisce il significato e talvolta anche il potere di certi luoghi che attraversa e che la interpellano. Un nuovo pezzo prodotto appositamente per la mostra è incentrato sul Bassin Minier: si tratta di una composizione fotografica di una catena di cumuli di scorie e della sua rete di filoni di carbone disegnata sul muro.


The CRP/ proposes a new exhibition by Anna Malagrida, a major figure in French photography, of Spanish origin. Throughout her career, Anna Malagrida has never stopped questioning the origin and permanence of things, on both sides of the border. Through a series of video and photographic pieces, the artist deploys a resolutely visual work based on observation. Anna Malagrida records the image in order to feel and experience the landscapes she is confronted with. Whether they are urban, mineral or vegetal, she restores their significance and sometimes even the power of certain places that she crosses and that question her. A new piece, specially produced for the exhibition, focuses on the Bassin Minier: this photographic composition of a chain of slag heaps and its network of coal seams drawn on the wall.

(Text: Audrey Hoareau, Commissaire de l’exposition, Directrice du CRP)

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Tout doit disparaître - Collection Jean-Marie Donat | CRP / Centre régional de la photographie Hauts-de-France | Douchy-les-Mines
Nov.
19
bis 12. Feb.

Tout doit disparaître - Collection Jean-Marie Donat | CRP / Centre régional de la photographie Hauts-de-France | Douchy-les-Mines

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CRP/ Centre régional de la photographie Hauts-de-France | Douchy-les-Mines
19. November 2022 - 12. Februar 2023

Tout doit disparaître
Collection Jean-Marie Donat


Série Moto Psycho © J-M Donat Collection


Das CRP/ organisiert eine teilweise Wiederaufnahme der Ausstellung über Jean-Marie Donats Sammlung vernakulärer Fotografie, die ursprünglich vom Centquatre-Paris produziert und dort vom 11. Dezember 2021 bis zum 27. Februar 2022 gezeigt wurde.

Die Ausstellung Alles muss weg zeichnet das Porträt einer Gesellschaft, die sich durch das "Wunder" des Konsums geformt hat, anhand einer außergewöhnlichen Sammlung, die das Ergebnis einer akribischen Forschungsarbeit von mehr als drei Jahrzehnten ist. Es geht darum, anhand einer Privatsammlung und eines anonymen Bildes einen neuen Blick auf die Fotografie zu eröffnen. In vier Kapiteln behandelt Alles muss weg die Darstellung des Aufstiegs des globalisierten Kapitalismus, des Massenkonsums und der Gesellschaft des Spektakels. Ausgehend von Jean-Marie Donats Sammlung volkstümlicher Bilder, die von 1880 bis 1990 reicht, fasst die Ausstellung die Obsessionen und Mechanismen der westlichen Mittelschicht zusammen und hinterfragt sie. Durch die Auswahl und Anhäufung dieser Bilder und deren Abstraktion beleuchtet das Projekt die Auswüchse eines Systems, das kurz vor dem Zusammenbruch steht.Jean-Marie Donat ist Sammler und Verleger. Er lebt und arbeitet in Paris, wo er die unabhängige Agentur für Verlagsgestaltung AllRight leitet. Im Jahr 2015 gründete er den Verlag Éditions Innocences. Seit über 35 Jahren baut er einen umfangreichen Korpus an vernakulären Fotografien auf, der auf einer starken Idee beruht: eine einzigartige Lesart des Jahrhunderts zu vermitteln. Die Fotoserien aus seiner Sammlung waren Gegenstand von Büchern und mehreren Ausstellungen in der ganzen Welt.


Le CRP/ organise une reprise partielle de l’exposition sur la collection de photographie vernaculaire de Jean-Marie Donat initialement produite et présentée par le Centquatre-Paris du 11 décembre 2021 au 27 février 2022.

L’exposition Tout doit disparaître brosse le portrait d’une société qui s’est forgée dans le « miracle » de la consommation, à travers une collection exceptionnelle, fruit d’un méticuleux travail de recherches de plus de trois décennies. Ou comment voir dans ces représentations idéalisées du XXe siècle, les germes de sa ruine.Il s’agit de proposer un nouveau regard sur la photographie par le biais d’une collection particulière et de l’image anonyme. En quatre chapitres, Tout doit disparaître traite de la représentation de l’avènement du capitalisme mondialisé, de la consommation de masse et de la société du spectacle. À partir de la collection d’images vernaculaires de Jean-Marie Donat qui court de 1880 à 1990, l’exposition synthétise et questionne obsessions et mécanismes de la classe moyenne occidentale. Et ce, selon les piliers de la société moderne que sont l’argent, la télévision, Noël, la voiture, … Par la sélection et l’accumulation de ces images et leur mise en abîme, ce projet met en lumière, les dérives d’un système en passe de s’effondrer.Jean-Marie Donat est collectionneur et éditeur. Il vit et travaille à Paris où il dirige l’agence de création éditoriale indépendante AllRight. Il a fondé en 2015 les Éditions Innocences. Depuis plus de 35 ans, il construit un vaste corpus de photographies vernaculaires autour d’une idée forte : donner une lecture singulière du siècle. Les séries de photographies issues de sa collection ont fait l’objet de livres et de plusieurs expositions dans le monde.


Il CRP/ organizza una ripresa parziale della mostra sulla collezione di fotografia vernacolare di Jean-Marie Donat, originariamente prodotta e presentata dal Centquatre-Paris dall'11 dicembre 2021 al 27 febbraio 2022.

La mostra Tout doit disparaître (Tutto deve sparire) dipinge il ritratto di una società che si è forgiata nel "miracolo" del consumo, attraverso una collezione eccezionale, frutto di oltre tre decenni di ricerche meticolose. L'obiettivo è offrire un nuovo sguardo sulla fotografia attraverso una collezione privata e l'immagine anonima. In quattro capitoli, Tout doit disparaître affronta la rappresentazione dell'avvento del capitalismo globalizzato, del consumo di massa e della società dello spettacolo. Utilizzando la collezione di immagini vernacolari di Jean-Marie Donat dal 1880 al 1990, la mostra sintetizza e mette in discussione le ossessioni e i meccanismi della classe media occidentale. Attraverso la selezione e l'accumulo di queste immagini e la loro mise en abîme, questo progetto mette in luce gli eccessi di un sistema sull'orlo del collasso.Jean-Marie Donat è collezionista ed editore. Vive e lavora a Parigi dove dirige l'agenzia indipendente di design editoriale AllRight. Nel 2015 ha fondato le Éditions Innocences. Da oltre 35 anni costruisce un vasto corpus di fotografie vernacolari attorno a un'idea forte: dare una lettura singolare del secolo. Le serie di fotografie della sua collezione sono state oggetto di libri e di diverse mostre in tutto il mondo.


CRP/ is organizing a partial revival of the exhibition on Jean-Marie Donat's vernacular photography collection originally produced and presented by Centquatre-Paris from December 11, 2021 to February 27, 2022.

The exhibition Tout doit disparaître (Everything must go) paints the portrait of a society that was forged in the "miracle" of consumption, through an exceptional collection, the result of a meticulous research work of over three decades. Or how to see in these idealized representations of the twentieth century, the seeds of its ruin.it is a question of proposing a new glance on the photography by the means of a particular collection and of the anonymous image. In four chapters, Everything must disappear deals with the representation of the advent of globalized capitalism, mass consumption and the society of the spectacle. Using Jean-Marie Donat's collection of vernacular images from 1880 to 1990, the exhibition synthesizes and questions the obsessions and mechanisms of the Western middle class. And this, according to the pillars of modern society that are money, television, Christmas, the car, ... Through the selection and accumulation of these images and their setting in abyss, this project highlights the drifts of a system in the process of collapse.Jean-Marie Donat is a collector and editor. He lives and works in Paris where he runs the independent editorial design agency AllRight. In 2015, he founded Éditions Innocences. For over 35 years, he has been building a vast body of vernacular photographs around a strong idea: to give a singular reading of the century. The series of photographs from his collection have been the subject of books and several exhibitions around the world.

(Text: CRP / Centre régional de la photographie Hauts-de-France, Douchy-les-Mines)

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