La Maison du Regard | Le Havre
13. Mai - 15. Juli 2023
Looking for the Masters in Ricardo’s Golden Shoes
Catherine Balet
Diese Hommage wurzelt in einer grundlegenderen Reflexion über die Bedeutung der Selbstdarstellung und dem Wunsch, eine zeitgenössische Realität wiederzugeben, indem man Korrespondenzen mit den Werken der Vergangenheit schafft, immer mit Respekt vor dem Autor, und so in seiner Gesamtheit den Begriff der Erinnerung zu hinterfragen. Welchen Stellenwert hat die Erinnerung, wenn die rasante Entwicklung der Digitaltechnik und die Vorherrschaft der Smartphone-Fotografie den Begriff der Zeit auf den Kopf stellen? Dieses Gefühl der Fülle und der Frustration lädt dazu ein, über die Lebensdauer zeitgenössischer Bilder und die Natur der Kraft von Fotografien, die die Zeit überdauert haben, nachzudenken.
Die Serie "Looking for the Masters in Ricardo's Golden Shoes" beginnt mit einer Hommage an das erste Selbstporträt, das Robert Cornelius 1839 aufnahm, und endet mit den neuesten Trends in der zeitgenössischen Fotografie.
Catherine Balts anthropologischer Ansatz, die Strenge und Genauigkeit, die sie an den Tag legt, sowie die Zärtlichkeit und der Humor, die aus dieser Arbeit hervorgehen, machen diese Zusammenstellung zu einem absoluten Muss für jeden Fotoliebhaber.
"2009, an einem schönen Sommertag, wurde ich von einer Szene inspiriert: Mein Freund Ricardo saß vor einem Brötchen und trug an diesem Tag ein gestreiftes T-Shirt. Die Anspielung auf ein berühmtes Picasso-Porträt von Robert Doisneau war naheliegend. Aufgrund der Ähnlichkeit von Ricardo mit Picasso und der Komposition war die Szene beunruhigend. Dieser Anblick traf meinen Geist.
Später, im Juli 2013, traf ich Ricardo während des Festivals Rencontres d'Arles beim Frühstück wieder. Er trug sein berühmtes T-Shirt. Ich setzte ihn in Szene, zwei Croissants vor sich und hielt den Moment mit meinem iPad fest. Die Suche nach den Masters war zunächst ein Spiel. Unser Weg durch das Festival wurde dann zum Gegenstand fotografischer Rekonstruktionen, die die Autoren der besuchten Ausstellungen würdigten. Die Veröffentlichung auf Ricardos Facebook-Seite stieß auf so große Begeisterung, dass diese erste Initiative für mich zu einer grundlegenden Frage nach dem Sinn der Selbstdarstellung in der Realität anderer und nach der weit verbreiteten Aneignung von Bildern über das Internet wurde.
Was als Spiel begann, entwickelte sich schnell zu einem größeren Projekt, das die logische Folge meines künstlerischen Ansatzes war: die Übertragung einer zeitgenössischen Realität durch die Schaffung von Übereinstimmungen mit Werken aus der Vergangenheit und damit die Frage nach dem Begriff der Erinnerung. Welchen Platz nimmt sie ein, wenn die rasante Entwicklung der Digitaltechnik und die Vorherrschaft der Smartphone-Fotografie die Zeit umkrempeln? In einer Zeit, in der sich die Zirkulation von Bildern beschleunigt hat, sind diese nur noch eine Illusion von Bildern, die unendlich reproduzierbar sind, bis jede Spur ihrer Quelle verloren geht. Dieses Gefühl der Fülle und der Frustration lud dazu ein, über die Lebensdauer des Bildes irgendwo zwischen dem Flüchtigen und dem Zeitlosen, zwischen dem maßlosen Betrachten und dem zufälligen Archivieren nachzudenken. Das weckte in mir den Wunsch, darüber nachzudenken, was eine Fotografie ikonisch macht, und ihr Wesen zu hinterfragen.
Denn in einem Übermaß an Pixeln ist die Zeit reif für die Faszination von "Vintage"-Drucken. Vielleicht spiegelt sie einfach nur die Frage eines Augenblicks angesichts der digitalen Revolution wider und ist Ausdruck der Ungewissheit über die Zukunft der Fotografie. Diese Frage hat mich dazu veranlasst, mein Projekt auf die zeitgenössische Entwicklung des Mediums auszuweiten. Es ist klar, dass das Gefühl der Nostalgie heute im Mittelpunkt steht und eine Tendenz zur Wiederaneignung alter Bilder hervorruft - es wird gestickt, geschnitzt und auf dem Papier gekratzt, bis die Identität der Bilder verschwindet.
Um diese Serie zu realisieren, habe ich selbst die Herausforderung angenommen, das große und faszinierende Repertoire zu nutzen, das die fortschrittlichen Bildbearbeitungstechnologien bieten. Ich habe hartnäckig versucht, die Beschaffenheit der Körnung, den Hautton und die Substanz der Originalabzüge zu übersetzen, um die Richtigkeit der Emulsion des Films als Träger von Emotionen wiederherzustellen.
Trotz dieser vielen Fragen war ich vor allem von dem Wunsch beseelt, die Kraft und Schönheit ikonischer Fotografien zu erforschen und ihre Autoren zu ehren. Sie durch die künstlerische Komplizenschaft meines Freundes Ricardo zu verkörpern, einem großzügigen Wesen mit leuchtender Haut, das goldene Schuhe trägt. Diese goldenen Schuhe durchlaufen 176 Jahre Fotografiegeschichte. Sie verkörpern symbolisch die geheimnisvolle fotografische Alchemie, die das Licht und die Emotionen auf dem Papier eingefroren hat, um sie für immer unveränderlich zu machen."
Cet hommage prend ses racines dans une réflexion plus fondamentale sur le sens de la représentation de soi et le désir de retranscrire une réalité contemporaine en créant des correspondances avec les oeuvres du passé, toujours dans le respect de l’auteur, et ainsi interroger dans sa globalité la notion de mémoire. Quelle est la place de la mémoire quand l’évolution foudroyante de la technologie numérique et la suprématie de la photographie au smartphone bouleversent la notion dutemps ? Cette sensation de profusion et de frustration invite à réfléchir sur la durée de vie de l’image contemporaine et sur la nature de la force des photographies qui ont traversé le temps.
La série « Looking for the Masters in Ricardo’s Golden Shoes » commence par un hommage au premier autoportrait, réalisé par Robert Cornélius en 1839 et se termine avec les dernières tendances photographiques contemporaines.
L’approche anthropologique de Catherine Balet, la rigueur et la précision dont elle fait preuve, tout comme la tendresse et l’humour qui se dégagent de ce travail, font de cet ensemble un must absolu pour tout amateur de photographie.
« En 2009, par une belle journée d’été, j’ai été inspirée par une scène: mon ami Ricardo était attablé devant un petit pain et portait, ce jour-là, un t-shirt rayé. La référence à un célèbre portrait de Picasso réalisé par Robert Doisneau s’imposait. Par la ressemblance de Ricardo à Picasso et par sa composition, la scène était troublante. Cette vision frappa mon esprit.
Plus tard, en juillet 2013, lors du festival des Rencontres d’Arles, je retrouvais Ricardo au petit déjeuner. Il portait son fameux t-shirt. Je le mis en scène, deux croissants devant lui et captais le moment à l’aide de mon iPad. La recherche des Masters fut un jeu dans un premier temps. Notre parcours durant ce festival devint alors l’objet de reconstitutions photographiques, rendant hommage aux auteurs des expositions visitées. Leur publication sur la page Facebook de Ricardo suscita un tel engouement que cette première initiative pris pour moi la forme d’une interrogation fondamentale sur le sens de la représentation de soi, puisée dans la réalité des autres, et sur l’appropriation à grande échelle des images via Internet.
Ce qui avait commencé comme un jeu s’imposa très vite comme un projet de plus grande envergure s’inscrivant dans la suite logique de ma démarche artistique : celle de retranscrire une réalité contemporaine en créant des correspondances avec les oeuvres du passé et ainsi interroger la notion de mémoire. Quelle est sa place quand l’évolution foudroyante de la technologie numérique et la suprématie de la photographie au smartphone bouleversent le temps ? À l’heure où la circulation de l’image s’est accélérée, celle-ci n’est plus qu’illusion d’image, reproductible à l’infini jusqu’à perdre toute trace de sa source. Cette sensation de profusion et de frustration invitait à réfléchir sur la durée de vie de l’image quelque part entre le fugitif et l’intemporel, entre le visionnage immodéré et l’archivage aléatoire. Cela éveilla chez moi le désir de réfléchir à ce qui rend une photographie iconique et d’interroger son essence.
Car dans un trop plein de pixels, l’heure est à la fascination pour les tirages « vintages ». Peut-être reflète-t-elle simplement le questionnement d’un moment face à la révolution numérique et traduit-t-elle l’incertitude sur l’avenir de la photographie. Cette interrogation m’a amenée à élargir mon projet à l’évolution contemporaine du médium. Il est clair que le sentiment de nostalgie est aujourd’hui au centre des préoccupations et engendre une tendance à la ré-appropriation de vieilles images - on brode, on taillade et on gratte le papier jusqu’à en faire disparaitre l’identité.
Pour réaliser cette série, j’ai moi-même pris le défi d’utiliser le vaste et fascinant répertoire qu’offrent les technologies avancées de traitement d’image. J’ai cherché obstinément à traduire la nature du grain, la carnation de la peau et la substance des tirages originaux afin de recréer la justesse de l’émulsion du film, vecteur d’émotion.
Malgré ces nombreuses questions, j’ai surtout été habitée par un désir d’explorer la force et la beauté des photographies iconiques et celui de rendre hommage à leurs auteurs. Les incarner par la complicité artistique de mon ami Ricardo, être généreux à la peau lumineuse, qui porte des chaussures dorées. Ces chaussures dorées parcourent 176 ans d’histoire de la photographie. Elles incarnent, symboliquement, la mystérieuse alchimie photographique qui a figé sur le papier la lumière et les émotions afin de les rendre à jamais inaltérables. »
Questo omaggio affonda le sue radici in una riflessione più fondamentale sul significato dell'autorappresentazione e sul desiderio di ritrascrivere una realtà contemporanea creando corrispondenze con le opere del passato, sempre nel rispetto dell'autore, e mettendo così in discussione la nozione di memoria nella sua interezza. Qual è il posto della memoria quando l'evoluzione fulminea della tecnologia digitale e la supremazia della fotografia da smartphone sconvolgono la nozione di tempo? Questo senso di profusione e frustrazione invita a riflettere sulla durata dell'immagine contemporanea e sulla natura del potere delle fotografie che hanno superato la prova del tempo.
Looking for the Masters in Ricardo's Golden Shoes" inizia con un omaggio al primo autoritratto di Robert Cornelius del 1839 e termina con le ultime tendenze fotografiche contemporanee.
L'approccio antropologico di Catherine Balet, il rigore e la precisione che dimostra, così come la tenerezza e l'umorismo che emergono da questo lavoro, rendono questo cofanetto un must assoluto per ogni amante della fotografia.
"Nel 2009, in una bella giornata d'estate, sono stata ispirata da una scena: il mio amico Ricardo era seduto davanti a un panino e quel giorno indossava una maglietta a righe. Il riferimento a un famoso ritratto di Picasso di Robert Doisneau era evidente. La somiglianza di Ricardo con Picasso e la composizione della scena erano inquietanti. Questa visione mi colpì.
Più tardi, nel luglio 2013, durante il festival dei Rencontres d'Arles, ho trovato Ricardo a colazione. Indossava la sua famosa maglietta. L'ho messo in scena, con due croissant davanti a lui e ho immortalato il momento con il mio iPad. All'inizio la ricerca dei Maestri era un gioco. Il nostro viaggio durante il festival è diventato oggetto di ricostruzioni fotografiche, rendendo omaggio agli autori delle mostre che abbiamo visitato. La loro pubblicazione sulla pagina Facebook di Ricardo è stata così popolare che questa prima iniziativa è diventata per me una fondamentale interrogazione sul significato dell'auto-rappresentazione, tratta dalla realtà altrui, e sull'appropriazione su larga scala delle immagini via Internet.
Quello che era iniziato come un gioco è diventato ben presto un progetto più ampio, in linea con la logica del mio approccio artistico: quella di ritrascrivere una realtà contemporanea creando corrispondenze con opere del passato e mettendo così in discussione la nozione di memoria. Qual è il suo posto quando l'evoluzione fulminea della tecnologia digitale e la supremazia della fotografia via smartphone sconvolgono il tempo? In un momento in cui la circolazione delle immagini si è accelerata, esse sono diventate nient'altro che l'illusione di un'immagine, riproducibile all'infinito fino a perdere ogni traccia della loro origine. Questa sensazione di profusione e frustrazione mi ha invitato a riflettere sulla durata di vita dell'immagine, a metà tra il fugace e il senza tempo, tra la visione smodata e l'archiviazione casuale. Ciò ha risvegliato in me il desiderio di riflettere su ciò che rende iconica una fotografia e di interrogarmi sulla sua essenza.
Infatti, in un eccesso di pixel, c'è un fascino per le stampe "vintage". Forse riflette semplicemente la messa in discussione di un momento di fronte alla rivoluzione digitale e all'incertezza sul futuro della fotografia. Questo interrogativo mi ha portato ad allargare il mio progetto all'evoluzione contemporanea del mezzo fotografico. È chiaro che il sentimento di nostalgia è oggi al centro delle preoccupazioni e genera la tendenza a riappropriarsi di vecchie immagini - ricamiamo, tagliamo e graffiamo la carta fino a farne sparire l'identità.
Per realizzare questa serie, ho accettato la sfida di utilizzare il vasto e affascinante repertorio offerto dalle tecnologie avanzate di elaborazione delle immagini. Ho cercato ostinatamente di tradurre la natura della grana, il tono della pelle e la sostanza delle stampe originali per ricreare l'accuratezza dell'emulsione cinematografica come veicolo di emozioni.
Nonostante questi numerosi interrogativi, ero soprattutto spinto dal desiderio di esplorare la forza e la bellezza delle fotografie iconiche e di rendere omaggio ai loro autori. Di incarnarle attraverso la complicità artistica del mio amico Ricardo, un essere generoso dalla pelle luminosa, che indossa scarpe d'oro. Queste scarpe d'oro coprono 176 anni di storia della fotografia. Incarnano simbolicamente la misteriosa alchimia fotografica che ha congelato la luce e le emozioni sulla carta per renderle per sempre inalterabili.
This homage is rooted in a more fundamental reflection on the meaning of self-representation and the desire to retranscribe a contemporary reality by creating correspondences with the works of the past, always respecting the author, and thus questioning the notion of memory in its entirety. What is the place of memory when the lightning evolution of digital technology and the supremacy of smartphone photography disrupt the notion of time? This sensation of profusion and frustration invites us to reflect on the lifespan of the contemporary image and on the nature of the strength of photographs that have stood the test of time.
Looking for the Masters in Ricardo's Golden Shoes" begins with a tribute to the first self-portrait by Robert Cornelius in 1839 and ends with the latest contemporary photographic trends.
Catherine Balet's anthropological approach, the rigor and precision she demonstrates, as well as the tenderness and humor that emerge from this work, make this set an absolute must for any photography lover.
"In 2009, on a beautiful summer day, I was inspired by a scene: my friend Ricardo was sitting in front of a bun, wearing a striped shirt. The reference to a famous portrait of Picasso by Robert Doisneau was obvious. The resemblance of Ricardo to Picasso and the composition of the scene were disturbing. This vision struck my mind.
Later, in July 2013, during the Rencontres d'Arles festival, I found Ricardo at breakfast. He was wearing his famous t-shirt. I staged him, two croissants in front of him and captured the moment with my iPad. The search for the Masters was a game at first. Our journey during this festival became the object of photographic reconstructions, paying tribute to the authors of the exhibitions we visited. Their publication on Ricardo's Facebook page was so popular that this first initiative became for me a fundamental questioning of the meaning of self-representation, drawn from the reality of others, and of the large-scale appropriation of images via the Internet.
What had started as a game quickly became a larger project, in line with the logic of my artistic approach: that of retranscribing a contemporary reality by creating correspondences with works of the past and thus questioning the notion of memory. What is its place when the lightning evolution of digital technology and the supremacy of smartphone photography disrupt time? At a time when the circulation of the image has accelerated, it is now only an illusion of image, infinitely reproducible until it loses all trace of its source. This sensation of profusion and frustration invited me to reflect on the life span of the image, somewhere between the fleeting and the timeless, between immoderate viewing and random archiving. This awakened in me the desire to reflect on what makes a photograph iconic and to question its essence.
Because in an overflow of pixels, the time is ripe for a fascination with "vintage" prints. Perhaps it simply reflects the questioning of a moment in the face of the digital revolution and translates the uncertainty about the future of photography. This questioning led me to broaden my project to the contemporary evolution of the medium. It is clear that the feeling of nostalgia is nowadays at the center of preoccupations and generates a tendency to re-appropriate old images - we embroider, we slash and we scratch the paper until the identity disappears.
To make this series, I myself took the challenge of using the vast and fascinating repertoire offered by advanced image processing technologies. I stubbornly sought to translate the nature of the grain, the skin tone and the substance of the original prints in order to recreate the accuracy of the film emulsion, a vector of emotion.
Despite these many questions, I was above all driven by a desire to explore the strength and beauty of iconic photographs and to pay tribute to their authors. To embody them through the artistic complicity of my friend Ricardo, a generous being with luminous skin, who wears golden shoes. These golden shoes cover 176 years of photographic history. They symbolically embody the mysterious photographic alchemy that has frozen light and emotions on paper to make them forever unalterable.
(Text: Catherine Balet)