Le Séchoir | Mulhouse
4. - 20. September 2020
Die Ausstellung findet im Rahmen der Biennale de la Photographie de Mulhouse statt
pour tout le sel de la terre
Bernard Birsinger, Stéphane Spach, Dominique Bannwarth, Jacky Naegelen & Sylvain Scubbi
"Pour tout le sel de la terre" bietet eine postindustrielle, ökologische und soziale Lesart des elsässischen Kalibeckens anhand einer Auswahl von Fotografien, die eine sensible Durchquerung einer Welt und eines Arbeitsterritoriums zeigen, das nicht mehr von Menschen bewohnt ist, Infrastrukturen und Landschaften, die durch ein Jahrhundert Bergbauaktivitäten geprägt und verändert wurden.
Einzigartig durch seine geologische, industrielle und soziale Geschichte und seine zukünftige Landschaft ist das Territorium des Kalibeckens in der Tat durch seine Physiognomie eine Ansammlung von Überresten - Zeugen einer langen Aktivität der Ausbeutung der Bodenressourcen und der Raumplanung zu diesem Zweck, einschließlich unterbrochen durch die Existenz von Schlackenhalden und Kopfrahmen, Industriebauten und Bergbaustädte und heute neben einer dichten Stadt- und Gewerbeentwicklung, charakteristisch für die Neuqualifizierung dieses Lebensraumes und den Wandel der Funktionen, die heute für viele im tertiären Sektor liegen, wie z.B. die Erweiterung von Gewerbegebieten und Wohnbezirken zeigt.
Während viele der Bewohner dieses Gebiets Akteure und Beobachter an vorderster Front des Abenteuers des industriellen Bergbaus im elsässischen Kalibecken und seiner Auswirkungen auf das tägliche Leben und die Umwelt sowie seiner Umstellung waren, können die neuen Generationen von Bewohnern auf diese jüngste Vergangenheit nur durch das Prisma der fragmentarischen Spuren blicken, die hier und da in einer Landschaft zu finden sind, die inzwischen umgestaltet wurde und aus der der größte Teil des Stigmas verschwunden ist, das der Erde durch die Ausbeutung der Kaliumressourcen des Untergrunds zugefügt wurde.
In einer Zeit, in der die Gesellschaften aufgefordert sind, die Auswirkungen menschlicher Aktivitäten auf die Ökosysteme kritisch zu messen, zielt diese Ausstellung darauf ab, einen Korpus historischer Fotografien wieder aufleben zu lassen, von denen die meisten in den letzten beiden Jahrzehnten des 20. Jahrhunderts aufgenommen wurden, als der Rückgang der Tätigkeit der elsässischen Kalibergwerke angekündigt und der Übergang seit den 60er Jahren organisiert wurde, um zum Verständnis eines Territoriums beizutragen, dessen heutige Entwicklung das Ergebnis einer industriellen und menschlichen Geschichte ist, die für das Anthropozän charakteristisch ist.
In diesem Sinne präsentiert die Ausstellung eine Originalausgabe der Fotoserie aus der Plaine d'Alsace, die 1984 von Bernard Birsinger für die Fotomission DATAR produziert wurde. Darüber hinaus wird dieses Ensemble von einigen neueren Fotografien aus der Serie "DATAR, suite" begleitet, einer Erweiterung der Serie mehr als 20 Jahre nach dem Blick auf die Landschaft der Plaine d'Alsace.
Stéphane Spach präsentiert eine Auswahl von Fotografien, die für die 1999 erschienene Publikation Terres fertiles (éditions de l'Imprimeur) in Zusammenarbeit mit dem Autor Gilles Clément aufgenommen wurden.
Schließlich werden der "Tapetenwechsel" und die Menschlichkeit des Kalibeckens durch die Präsentation von Fotoabzügen für die 1980 erschienene Publikation KALI (Styx-Editionen) unter der Leitung des damaligen Fotografentrios Dominique Bannwarth, Jacky Naegelen und Sylvain Scubbi hervorgehoben. Scubbi wird einige ergänzende Fotografien zu diesem historischen Projekt präsentieren, die mehr als drei Jahrzehnte später aufgenommen wurden, als wollten sie von der Beständigkeit eines Themas zeugen, das die Tiefen, die Reliefs und den Horizont eines Landes so sehr geprägt hat, das all seine Ressourcen in den Dienst eines übermenschlichen Projekts gestellt hat.
Mit einem Schritt durch einen Korpus von Bildern, die teilweise die Vergangenheit dieses Gebietes beleuchten, möchte diese Ausstellung ein neues Interesse an der fotografischen Dokumentation des Kalibeckens wecken, eines Gebietes, das es verdient, auch heute noch betrachtet zu werden, wegen der Vielfältigkeit seiner Bestandteile, seiner Falten, seiner Ecken, wegen der Erschütterungen seiner Geschichte wie auch wegen der Aktualität seiner Veränderungen. "(Mickaël Roy)
« Pour tout le sel de la terre propose une lecture post-industrielle, environnementale et sociale du Bassin potassique alsacien à travers une sélection de photographies donnant à voir une traversée sensible d’un monde et d’un territoire ouvrier révolus, fait d’hommes, d’infrastructures et de paysages marqués et transformés par un siècle d’activité minière.
Singulier par son histoire géologique, industrielle, sociale et son devenir-paysager, le territoire du Bassin potassique constitue en effet par sa physionomie, un agrégat de vestiges-témoins d’une longue activité d’exploitation des ressources du sol et d’aménagement de l’espace à cette fin, notamment ponctué par la subsistance de terrils, de chevalements, d’édifices industriels et de cités minières, et co-existant aujourd’hui avec un développement urbain et commercial dense, caractéristique de la requalification de ce bassin de vie et de la mutations des fonctions relevant désormais pour beaucoup du secteur tertiaire, dont témoigne par exemple l’extension des zones commerciales et des quartiers résidentiels.
Alors que nombre d’habitants de ce territoire ont été des acteurs et observateurs de première ligne de l’aventure industrielle minière du Bassin potassique d’Alsace et de ses effets sur la vie quotidienne comme sur l’environnement, ainsi que de sa reconversion, de nouvelles générations d’habitants ne peuvent envisager ce passé récent qu’à travers le prisme des traces fragmentaires présentes ici ou là dans un paysage désormais reconfiguré et d’où ont disparu l’essentiel des stigmates infligés à la terre par l’exploitation des ressources du sous-sol en potassium.
A l’heure où les sociétés sont invitées à prendre la mesure critique des effets des activités humaines sur les écosystèmes, cette exposition souhaite faire réemerger un corpus de photographies historiques, réalisées pour la plupart durant les deux dernières décennies du 20e siècle alors que le déclin de l’activité des Mines de potasse d’Alsace était annoncé et la transition organisée depuis les années 60, afin de contribuer à la compréhension d’un territoire dont le développement contemporain est le résultat d’une histoire industrielle et humaine caractéristique du moment anthropocène.
Dans cette perspective, l’exposition présente un ensemble inédit de la série photographique Plaine d’Alsace réalisée en 1984 par Bernard Birsinger pour la mission photographique de la DATAR. Par ailleurs, cet ensemble sera accompagné de quelques photographies récentes de la série « DATAR, suite », prolongement plus de 20 ans après le regard sur le paysage de la Plaine d’Alsace.
Stéphane Spach présentera une sélection de photographies réalisées pour la publication Terres fertiles parue en 1999 (éditions de l’Imprimeur) avec la collaboration de l’auteur Gilles Clément.
Enfin, le « dépaysement » et la part d’humanité du Bassin potassique seront mis en lumière par l’intermédiaire de la présentation de tirages photographiques réalisés pour la publication KALI, parue en 1980 (éditions Styx), travail conduit alors par le trio de photographes Dominique Bannwarth, Jacky Naegelen et Sylvain Scubbi. Ce dernier présentera quelques photographies complémentaires à ce projet historique, prises plus de trois décennies plus tard, comme pour témoigner de la permanence d’un sujet qui a tant façonné les profondeurs, les reliefs et l’horizon d’une terre qui a livré toutes ses ressources au service d’un projet surhumain.
En faisant étape à travers un corpus d’images éclairant partiellement le passé de ce territoire, cette exposition souhaiterait initier un nouvel intérêt pour la documentation photographique du Bassin potassique, territoire qui mérite d’être regardé encore aujourd’hui pour la multiplicité de ses composantes, de ses plis, de ses recoins, pour les soubresauts de son histoire comme pour l’actualité de ses transformations. » (Mickaël Roy)
"Pour tout le sel de la terre offers a post-industrial, environmental and social reading of the Alsatian potassium basin through a selection of photographs showing a sensitive crossing of a world and a working class territory that is no longer inhabited by men, infrastructures and landscapes marked and transformed by a century of mining activity.
Singular by its geological, industrial and social history and its future landscape, the territory of the Potassic Basin is in fact, by its physiognomy, an aggregate of vestiges-witnesses of a long activity of exploitation of the resources of the soil and the development of space for this purpose, notably punctuated by the subsistence of slag heaps, headframes, industrial buildings and mining towns, and now co-existing with dense urban and commercial development, characteristic of the requalification of this living area and of the changes in functions that are now largely the responsibility of the tertiary sector, as evidenced for example by the expansion of commercial zones and residential areas.
While many of the inhabitants of this area have been front-line actors and observers of the industrial mining adventure of the Alsace potassium basin and its effects on daily life and the environment, as well as its reconversion, new generations of inhabitants can only look at this recent past through the prism of fragmentary traces present here and there in a landscape that has now been reconfigured and from which most of the stigmas inflicted on the earth by the exploitation of the subsoil's potassium resources have disappeared.
At a time when societies are invited to take a critical measure of the effects of human activities on ecosystems, this exhibition aims to re-emerge a corpus of historical photographs, most of which were taken during the last two decades of the 20th century when the decline of the activity of the Potash Mines of Alsace was announced and the transition organized since the 1960s, in order to contribute to the understanding of a territory whose contemporary development is the result of an industrial and human history characteristic of the anthropocene moment.
With this in mind, the exhibition presents an original set of the Plaine d'Alsace photographic series produced in 1984 by Bernard Birsinger for the DATAR's photographic mission. In addition, this ensemble will be accompanied by some recent photographs from the series "DATAR, suite", an extension of the look at the landscape of the Plaine d'Alsace more than 20 years later.
Stéphane Spach will present a selection of photographs taken for the publication Terres fertiles published in 1999 (éditions de l'Imprimeur) with the collaboration of the author Gilles Clément.
Finally, the "change of scenery" and the humanity of the Potassium Basin will be highlighted through the presentation of photographic prints made for the publication KALI, published in 1980 (Styx editions), a work led at the time by the trio of photographers Dominique Bannwarth, Jacky Naegelen and Sylvain Scubbi. Scubbi will present some complementary photographs to this historical project, taken more than three decades later, as if to testify to the permanence of a subject that has so much shaped the depths, the reliefs and the horizon of a land that has given all its resources to the service of a superhuman project.
By taking a step through a corpus of images partially illuminating the past of this territory, this exhibition would like to initiate a new interest in the photographic documentation of the Potassic Basin, a territory that still deserves to be looked at today for the multiplicity of its components, its folds, its corners, for the jolts of its history as well as for the topicality of its transformations. "(Mickaël Roy)