Aargauer Kunsthaus | Aarau
3. September 2023 - 7. Januar 2024
Stranger in the Village - Rassismus im Spiegel von James Baldwin
In seinem berühmten Text Stranger in the Village (Fremder im Dorf) verarbeitete der US amerikanische Schriftsteller James Baldwin seine von Rassismus durchzogene Erfahrung in der Schweiz der 1950er-Jahre. Baldwins Worte sind bis heute Inspiration für viele Kunstschaffende. Sie halten uns als Gesellschaft einen Spiegel vor und haben nichts von ihrer Brisanz verloren. Die Gruppenausstellung thematisiert Zugehörigkeit und Ausgrenzung anhand aktueller Werke von Kunstschaffenden aus der Schweiz und der internationalen Szene. Sie stellt Fragen, die uns alle angehen.
Ausgangspunkt der Ausstellung Stranger in the Village ist der gleichnamige Text des weltberühmten US-amerikanischen Schriftstellers James Baldwin (1924-1987). Anfang der 1950er-Jahre hält sich Baldwin für einige Monate im Schweizer Bergdorf Leukerbad im Wallis auf. Als er sich dorthin zum Schreiben seines Romandebüts zurückzieht, empfangen ihn die Einwohnerinnen und Einwohner mit "Erstaunen, Neugier, Belustigung oder auch Empörung". Er wird als "lebendes Wunder" betrachtet und mit dem "N-Worf' bezeichnet1. Baldwin stellt fest, dass es immer noch Regionen auf dieser Welt gibt, in denen eine Schwarze Person als eine Entdeckung gilt. Diese Erfahrung verarbeitet er in seinem Essay Stranger in the Village, der 1953 im Harper's Magazine erscheint. Darin analysiert Baldwin den Alltagsrassismus im Bergdorf, um schliesslich zu weiterreichenden Reflexionen über die Thematik in seinem Heimatland, den Vereinigten Staaten, auszuholen. Sein Text ist ein Aufruf, sich bestehender Machtverhältnisse und diskriminierender Vorurteile sowie deren zerstörerischen Auswirkungen bewusst zu werden.
Wie reagieren wir heute in der Schweiz auf Baldwins Worte? In einer Zeit, in der soziale und strukturelle Ungerechtigkeiten stärker wahrgenommen werden, möchte das Aargauer Kunsthaus Rassismus auch mit Mitteln der Kunst thematisieren. Die Ausstellung Stranger in the Village vereint zahlreiche Kunstwerke von der Mitte des 20. Jahrhunderts bis heute. Sie verfolgt einen interdisziplinären, kollaborativen und kaleidoskopischen Ansatz. Gleich zu Beginn der Ausstellung begegnet uns die Stimme von James Baldwin in der Verfilmung Stranger in the Village von Pierre Koralnik (*1937) aus dem Jahr 1962. Zitate aus dem Essay dienen als Leitfaden und gliedern die Ausstellung in verschiedene Kapitel. Darin werden Werke von zeitgenössischen Kunstschaffenden in dialogischen Ensembles präsentiert und treten so miteinander in Verbindung.
Eigens für die Ausstellung schaffen Omar Ba (*1977, Genf und Dakar) und Sasha Huber (*1975, Finnland, Schweiz und Haiti) neue Werke. Ebenso werden Werke von in der Schweiz arbeitenden Kunstschaffenden wie James Bantone, Denise Bertschi und Ceylan Öztrük sowie von international bekannten Kunstschaffenden wie Kader Attia, Marlene Dumas, Glenn Ligon und Carrie Mae Weems zu sehen sein. Unter den rund vierzig für die Ausstellung versammelten Kunstschaffenden gibt es auch neue Namen kennenzulernen oder wiederzuentdecken, wie den US-Amerikaner Vincent 0. Carter oder den Kongolesen Andre M'Bon, die beide jahrzehntelang in der Schweiz künstlerisch tätig waren. In der Mitte des Rundgangs bietet ein Vermittlungsraum dem Publikum verschiedene Möglichkeiten, kreativ mitzuwirken und sich vertieft mit dem Thema Rassismus auseinanderzusetzen.
Diese Ausstellung hat ein mehrheitlich privilegiertes Museumsteam ohne Rassismuserfahrung konzipiert. Um mehr Wissen, Dialog und Diversität einzubringen, wurde die Ausstellung von einem «Advisory Board» begleitet. Dieses beratende Komitee besteht aus Personen unterschiedlicher Fachbereiche und Hintergründe. Sie alle zeichnet eine tiefergehende Beschäftigung mit Thematiken wie rassistische Diskriminierung, Ausgrenzung und Zugehörigkeit oder Dekolonisierung aus - immer mit Bezug zur Kunst und zur Schweiz. Als Vorbereitung zur Ausstellung und darüber hinaus bildet sich das ganze Team des Aargauer Kunsthauses weiter. Dazu wurde Estefania Cuero, Diversity-Expertin und -Coach, eingeladen, mit dem gesamten Kunsthaus-Team antirassistische Workshops durchzuführen. So lernen wir verstehen, dass Rassismus nicht nur individuell, sondern auch strukturell ist. Die Frage lautet nicht: "Bin ich ein Rassist/eine RassistinT, sondern vielmehr: "Wie erlange ich ein Bewusstsein für meinen eigenen Rassismus?" Mit einer Vielzahl möglicher Antworten, und immer durch das Prisma der Kunst, wird diese Ausstellung enden.
Kuratorin: Dr. Celine Eidenbenz, im Dialog mit dem Advisory Board
Kuratorische Assistenz: Sarah Mühlebach
Dans son célèbre texte Stranger in the Village (Étranger dans le village), l'écrivain américain James Baldwin évoque son expérience teintée de racisme dans la Suisse des années 1950. Les mots de Baldwin continuent d'inspirer de nombreux artistes. Ils nous tendent un miroir en tant que société et n'ont rien perdu de leur caractère explosif. L'exposition de groupe aborde le thème de l'appartenance et de l'exclusion à travers des œuvres récentes d'artistes suisses et internationaux. Elle transmet des questions qui nous concernent tous.
Le point de départ de l'exposition Stranger in the Village est le texte du même nom de l'écrivain américain mondialement connu James Baldwin (1924-1987). Au début des années 1950, Baldwin séjourne quelques mois dans le village de montagne suisse de Loèche-les-Bains, dans le Valais. Lorsqu'il s'y retire pour écrire son premier roman, les habitants l'accueillent avec "étonnement, curiosité, amusement ou même indignation". Il est considéré comme un "miracle vivant" et est désigné par le "N-Worf "1. Baldwin constate qu'il existe encore dans le monde des régions où une personne noire est considérée comme une découverte. Il traite de cette expérience dans son essai Stranger in the Village, publié en 1953 dans Harper's Magazine. Baldwin y analyse le racisme quotidien dans un village de montagne, pour finalement se lancer dans des réflexions plus larges sur cette thématique dans son pays d'origine, les États-Unis. Son texte est un appel à la prise de conscience des rapports de force existants et des préjugés discriminatoires ainsi que de leurs effets destructeurs.
Comment réagissons-nous aujourd'hui en Suisse aux propos de Baldwin ? À une époque où les injustices sociales et structurelles sont davantage perçues, l'Aargauer Kunsthaus souhaite également aborder le racisme par le biais de l'art. L'exposition Stranger in the Village réunit de nombreuses œuvres d'art du milieu du 20e siècle à nos jours. Elle suit une approche interdisciplinaire, collaborative et kaléidoscopique. Dès le début de l'exposition, nous rencontrons la voix de James Baldwin dans le film Stranger in the Village de Pierre Koralnik (*1937), sorti en 1962. Des citations de l'essai servent de fil conducteur et structurent l'exposition en différents chapitres. Des œuvres d'artistes contemporains y sont présentées dans des ensembles dialogiques et entrent ainsi en relation les unes avec les autres.
Omar Ba (*1977, Genève et Dakar) et Sasha Huber (*1975, Finlande, Suisse et Haïti) créent de nouvelles œuvres spécialement pour l'exposition. Des œuvres d'artistes travaillant en Suisse comme James Bantone, Denise Bertschi et Ceylan Öztrük ainsi que d'artistes de renommée internationale comme Kader Attia, Marlene Dumas, Glenn Ligon et Carrie Mae Weems seront également exposées. Parmi la quarantaine d'artistes réunis pour l'exposition, il y aura aussi de nouveaux noms à découvrir ou à redécouvrir, comme l'Américain Vincent 0. Carter ou le Congolais Andre M'Bon, qui ont tous deux exercé une activité artistique en Suisse pendant plusieurs décennies. Au milieu du parcours, un espace de médiation offre au public différentes possibilités de participer de manière créative et d'approfondir le thème du racisme.
Cette exposition a été conçue par une équipe de musée majoritairement privilégiée et sans expérience du racisme. Afin d'apporter davantage de connaissances, de dialogue et de diversité, l'exposition a été accompagnée par un "Advisory Board". Ce comité consultatif est composé de personnes de différentes disciplines et de différents horizons. Toutes se distinguent par une réflexion approfondie sur des thèmes tels que la discrimination raciale, l'exclusion et l'appartenance ou la décolonisation - toujours en rapport avec l'art et la Suisse. Pour préparer l'exposition et au-delà, toute l'équipe de l'Aargauer Kunsthaus suit une formation continue. Pour ce faire, Estefania Cuero, experte et coach en diversité, a été invitée à animer des ateliers antiracistes avec toute l'équipe du Kunsthaus. Nous apprenons ainsi à comprendre que le racisme n'est pas seulement individuel, mais aussi structurel. La question n'est pas : "Suis-je un(e) racisteT, mais plutôt : "Comment puis-je prendre conscience de mon propre racisme ?" C'est avec une multitude de réponses possibles, et toujours à travers le prisme de l'art, que se terminera cette exposition.
Curatrice : Dr. Celine Eidenbenz, en dialogue avec le Advisory Board
Assistance curatoriale : Sarah Mühlebach
Nel suo famoso testo Straniero nel villaggio, lo scrittore statunitense James Baldwin ha raccontato la sua esperienza di razzismo in Svizzera negli anni Cinquanta. Le parole di Baldwin sono ancora oggi fonte di ispirazione per molti artisti. Sono uno specchio per la nostra società e non hanno perso nulla della loro pregnanza. La mostra collettiva esplora l'appartenenza e l'esclusione attraverso opere attuali di artisti svizzeri e internazionali. Pone domande che riguardano tutti noi.
Il punto di partenza della mostra Stranger in the Village è l'omonimo testo dello scrittore statunitense di fama mondiale James Baldwin (1924-1987). All'inizio degli anni Cinquanta, Baldwin trascorse diversi mesi nel villaggio montano svizzero di Leukerbad, nel Vallese. Quando vi si ritira per scrivere il suo romanzo d'esordio, gli abitanti lo accolgono con "stupore, curiosità, divertimento o addirittura indignazione". Viene considerato un "miracolo vivente" e chiamato "N-Worf "1 . Baldwin nota che ci sono ancora regioni in questo mondo in cui una persona di colore è considerata una scoperta. Egli elabora questa esperienza nel saggio Stranger in the Village, apparso sull'Harper's Magazine nel 1953. In esso Baldwin analizza il razzismo quotidiano nel villaggio di montagna, per poi passare a riflessioni più ampie sulla questione nel suo paese d'origine, gli Stati Uniti. Il suo testo è un invito a prendere coscienza delle relazioni di potere e dei pregiudizi discriminatori esistenti e dei loro effetti distruttivi.
Come reagiamo oggi in Svizzera alle parole di Baldwin? In un momento in cui le ingiustizie sociali e strutturali sono percepite con maggiore forza, l'Aargauer Kunsthaus desidera affrontare il tema del razzismo anche attraverso l'arte. La mostra Stranger in the Village riunisce numerose opere d'arte dalla metà del XX secolo ai giorni nostri. Persegue un approccio interdisciplinare, collaborativo e caleidoscopico. All'inizio della mostra, incontriamo la voce di James Baldwin nel film Stranger in the Village di Pierre Koralnik (*1937) del 1962. Le citazioni del saggio fungono da guida e dividono la mostra in diversi capitoli. In essi, le opere di artisti contemporanei sono presentate in ensemble dialogici ed entrano così in contatto tra loro.
Omar Ba (*1977, Ginevra e Dakar) e Sasha Huber (*1975, Finlandia, Svizzera e Haiti) creano nuove opere appositamente per la mostra. Saranno esposte anche opere di artisti che lavorano in Svizzera come James Bantone, Denise Bertschi e Ceylan Öztrük, nonché di artisti di fama internazionale come Kader Attia, Marlene Dumas, Glenn Ligon e Carrie Mae Weems. Tra la quarantina di artisti riuniti per la mostra, ci sono anche nomi nuovi da conoscere o riscoprire, come l'americano Vincent 0. Carter o il congolese Andre M'Bon, entrambi attivi artisticamente in Svizzera da decenni. Al centro del percorso, una sala di mediazione offre al pubblico diverse opportunità di partecipazione creativa e di approfondimento del tema del razzismo.
Questa mostra è stata concepita da un'équipe museale per lo più privilegiata e priva di esperienza in materia di razzismo. Per favorire la conoscenza, il dialogo e la diversità, la mostra è stata accompagnata da un "comitato consultivo". Questo comitato consultivo è composto da persone provenienti da discipline e contesti diversi. Tutti sono caratterizzati da un impegno più profondo nei confronti di temi quali la discriminazione razziale, l'esclusione e l'appartenenza o la decolonizzazione, sempre con riferimento all'arte e alla Svizzera. In preparazione alla mostra e oltre, l'intero team dell'Aargauer Kunsthaus sta seguendo una formazione continua. A tal fine, Estefania Cuero, esperta di diversità e coach, è stata invitata a condurre workshop antirazzisti con l'intero team del Kunsthaus. In questo modo, impariamo a capire che il razzismo non è solo individuale, ma anche strutturale. La domanda non è "Sono razzista?", ma piuttosto "Come faccio a prendere coscienza del mio razzismo?". Con una moltitudine di possibili risposte, e sempre attraverso il prisma dell'arte, si concluderà questa mostra.
Curatore: Dr. Celine Eidenbenz, in dialogo con il Comitato consultivo
Assistenza curatoriale: Sarah Mühlebach
In his famous text Stranger in the Village, the US American writer James Baldwin processed his experience of racism in Switzerland in the 1950s. Baldwin's words are still an inspiration for many artists today. They hold up a mirror to us as a society and have lost none of their explosive power. The group exhibition addresses belonging and exclusion through current works by artists from Switzerland and the international scene. It poses questions that concern us all.
The starting point for the exhibition Stranger in the Village is the text of the same name by the world-famous US writer James Baldwin (1924-1987). In the early 1950s, Baldwin stays for a few months in the Swiss mountain village of Leukerbad in the Valais. When he retreats there to write his novel debut, the inhabitants welcome him with "amazement, curiosity, amusement, or even indignation." He is regarded as a "living miracle" and referred to as the "N-Worf. "1 Baldwin notes that there are still regions in this world where a Black person is considered a discovery. He processes this experience in his essay Stranger in the Village, published in Harper's Magazine in 1953. In it, Baldwin analyzes everyday racism in the mountain village, eventually moving on to broader reflections on the issue in his home country, the United States. His text is a call to become aware of existing power relations and discriminatory prejudices and their destructive effects.
How do we in Switzerland respond to Baldwin's words today? At a time when social and structural injustices are more strongly perceived, the Aargauer Kunsthaus would like to address racism also by means of art. The exhibition Stranger in the Village brings together numerous works of art from the mid-20th century to the present day. It follows an interdisciplinary, collaborative and kaleidoscopic approach. Right at the beginning of the exhibition, we encounter the voice of James Baldwin in the 1962 film adaptation Stranger in the Village by Pierre Koralnik (*1937). Quotes from the essay serve as a guide and divide the exhibition into different chapters. In them, works by contemporary artists are presented in dialogic ensembles and thus enter into a relationship with each other.
Omar Ba (*1977, Geneva and Dakar) and Sasha Huber (*1975, Finland, Switzerland and Haiti) create new works especially for the exhibition. Also on view will be works by artists working in Switzerland such as James Bantone, Denise Bertschi, and Ceylan Öztrük, as well as internationally known artists such as Kader Attia, Marlene Dumas, Glenn Ligon, and Carrie Mae Weems. Among the forty or so artists gathered for the exhibition, there are also new names to get to know or rediscover, such as the American Vincent 0. Carter or the Congolese Andre M'Bon, both of whom were artistically active in Switzerland for decades. In the middle of the tour, a mediation room offers the public various opportunities to participate creatively and to engage more deeply with the theme of racism.
This exhibition has been conceived by a majority privileged museum team without experience of racism. To bring in more knowledge, dialogue and diversity, the exhibition was accompanied by an "Advisory Board". This advisory committee consists of people from different disciplines and backgrounds. They are all characterized by a deeper engagement with topics such as racial discrimination, exclusion and belonging or decolonization - always with reference to art and Switzerland. In preparation for the exhibition and beyond, the entire team of the Aargauer Kunsthaus is continuing its education. For this purpose, Estefania Cuero, diversity expert and coach, was invited to conduct anti-racist workshops with the entire Kunsthaus team. In this way, we come to understand that racism is not only individual, but also structural. The question is not, "Am I a racistT, but rather, "How do I gain awareness of my own racism?" With a multitude of possible answers, and always through the prism of art, this exhibition will end.
Curator: Dr. Celine Eidenbenz, in dialogue with the Advisory Board
Curatorial assistance: Sarah Mühlebach
(Text: Aargauer Kunsthaus, Aarau)