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MAKING LIGHT OF EVERY THING | Centre de la photographie Genève

  • Centre de la photographie Genève 28, rue des Bains 1205 Genève Suisse (Karte)


Red Martini, 2019 © Leigh Merill


Das Intime ist ein Begriff, der oft schwer zu definieren, unantastbar und schwer fassbar ist. Sie kann in einer Kindheitserinnerung, im Inneren des eigenen Hauses oder der eigenen Nachbarschaft, in den Gesten, die man mit seinen Angehörigen austauscht, in der Vertrautheit eines Bildes oder auch in der Verbundenheit mit einem Gegenstand, einem Material oder einer Textur liegen.

Wie kann die Fotografie, ohne direkt Situationen zu zeigen, die unmittelbar als intim identifiziert werden können, eine Beziehung zu diesem Gefühl, seine Flüchtigkeit und Ungreifbarkeit ausdrücken? Wie kann sie das Verhältnis zum zwangsläufig fehlbaren Gedächtnis, die oft komplexen und wechselhaften Bindungen zu geliebten Menschen oder auch die Beziehung zu einem Zuhause, dessen Vertrautheit jederzeit ins Fremde umschlagen kann, ins Bild setzen?

Während das hergestellte oder manipulierte Bild oft mit dem Missbrauch der öffentlichen Meinung oder der Darstellung fiktionaler Welten in Verbindung gebracht wird, wird es hier wegen seines Potenzials, unsere Subjektivität, unsere Beziehung zu den Dingen zu enthüllen, erforscht. Wie können wir unsere Erinnerungen erzählen, die Verbindung zu geliebten Menschen übersetzen oder unsere Sensibilität greifbar machen?

Durch ausgeklügelte Verfahren der Bildmanipulation ermöglichen es die in dieser Ausstellung versammelten Künstler, eine Form der Intimität sichtbar zu machen, zu erfassen oder festzuhalten - vom persönlichsten Ausdruck einer Emotion bis hin zur maschinellen Interpretation menschlicher Beziehungen. Ob mit farbigem Papier hergestellt, durch künstliche Intelligenz erzeugt, vollständig im Fotolabor entstanden oder das Ergebnis einer sorgfältigen Fotomontage - die für diese Ausstellung zusammengestellten Bilder spiegeln das hartnäckige Experimentieren ihrer Autoren wider und vermitteln sowohl frivole als auch überwältigende Emotionen. Ihr explizit hergestellter Charakter - wobei hier keine Hierarchie zwischen Papierschnitt und den ausgefeiltesten Werkzeugen zur Bilderzeugung gemacht wird - hebt die manchmal seltsame Dimension dessen hervor, was uns am vertrautesten ist. Durch ihre Erkundungsprozesse und ihre komplexe Architektur machen die Künstler die komplexen Mechanismen der Welterfassung spürbar und zeugen auf subtile und delikate Weise von der Manifestation unserer individuellen Subjektivitäten.

Die Arbeiten von Akosua Viktoria Adu-Sanyah, Mathieu Bernard-Reymond und Sara De Brito Faustino untersuchen die Verbindungen zwischen hergestellten Bildern und dem Gedächtnis. Adu-Sanyah und Bernard-Reymond verwenden künstliche Intelligenzen, um Erinnerungen nachzubilden oder zu visualisieren, und achten dabei besonders auf die Materialität der entstehenden Bilder, während De Brito Faustino die Orte ihrer Kindheit in Modellen nachstellt, die sie dann erneut fotografiert. Ihre Werke beleuchten den prägenden, aber manchmal auch fehlbaren, seltsamen und rekonstruierten Charakter von Erinnerungen.

Emma Bedos, Alina Frieske und Moritz Jekat setzen visuelle Technologien wie Photogrammetrie, Fotomontage und Videospiele ein, um intime, familiäre und Liebesbeziehungen zu erforschen. Die Orte, die mit einer Liebesbeziehung in Verbindung gebracht werden, die geografische Distanz zu den Angehörigen und die digitalen Schnittstellen, mit denen diese Distanz überbrückt werden kann, oder auch die private und öffentliche Zirkulation persönlicher Bilder werden in Projekten behandelt, in denen das Bild experimentelle und unerwartete Formen annimmt.

Leigh Merrill, das Duo Taiyo Onorato & Nico Krebs und Martin Widmer teilen eine Herangehensweise an den Raum, der mithilfe verschiedener Collage- und Überlagerungstechniken minutiös konstruiert und rekonstruiert wird. Sowohl Onorato & Krebs als auch Widmer arbeiten selbstreflexiv, indem sie ihre eigenen Bilder als Ausgangspunkt verwenden, während Merrill vertraute urbane Räume durch Collagen neu gestaltet.

Das Intime manifestiert sich somit bei einigen der Künstler in der Ausstellung in einer sehr starken Beziehung zu ihrer eigenen Produktion. Bei Jessica Backhaus und Peter Hauser spiegelt die Verbindung zur eigentlichen Herstellung des Bildes durch analoge Verfahren - die Arbeit mit farbigem Papier bei Backhaus und im analogen Labor bei Hauser - eine Intimität der eigentlichen Praxis wider, ein feinfühliges Experimentieren mit Formen, Texturen und Materialien. Bei Charlie Engman schließlich entsteht eine Form von Verletzlichkeit aus den visuellen Experimenten mit künstlicher Intelligenz und ihrem Versagen, Darstellungen körperlicher Intimität, insbesondere der Umarmung, zu reproduzieren, und hallt auf seltsame Weise mit persönlichen Fotografien wider.

Kuratiert von: Claus Gunti & Danaé Panchaud


L’intime est une notion souvent difficile à définir, intangible et insaisissable. Il peut se situer dans un souvenir d’enfance, à l’intérieur de sa maison ou de son quartier, dans les gestes échangés avec ses proches, dans la familiarité d’une image, ou encore dans l’attachement à un objet, à une matière, ou à une texture.

Sans montrer directement des situations immédiatement identifiables comme intimes, comment la photographie peut-elle exprimer un rapport à ce sentiment, son caractère fugace et impalpable ? Comment peut-elle mettre en image les rapports à la mémoire, forcément faillible, les liens souvent complexes et changeants aux personnes chères, ou encore la relation à un chez-soi dont la familiarité peut tourner à l’étrange à tout moment ?

Si l’image fabriquée ou manipulée est souvent associée au détournement de l’opinion publique ou à la représentation d’univers fictionnels, elle est ici explorée pour son potentiel à révéler notre subjectivité, notre rapport aux choses. Comment pouvons-nous raconter nos souvenirs, traduire le lien à des êtres aimés ou rendre tangible notre sensibilité ?

Par des processus élaborés de manipulation d’image, les artistes réunis dans cette exposition permettent de rendre visible, de saisir ou de fixer une forme d’intimité, de l’expression la plus personnelle d’une émotion à l’interprétation machinique des rapports humains. Qu’elles soient fabriquées à l’aide de papiers colorés, générées par intelligence artificielle, créées entièrement dans le laboratoire photographique ou résultant d’un photomontage minutieux, les images réunies pour cette exposition traduisent l’expérimentation opiniâtre de leur auteur, traduisant des émotions tant frivoles qu’écrasantes. Leur caractère explicitement fabriqué – sans qu’une hiérarchie ne soit faite ici entre le papier découpé et les outils les plus sophistiqués de génération d’images – met en avant la dimension parfois étrange de ce qui nous est le plus familier. Par leurs processus exploratoires, leur architecture complexe, les artistes rendent sensible les mécanismes complexes d’appréhension du monde, témoignant de manière subtile et délicate de la manifestation de nos subjectivités individuelles.

Les travaux d’Akosua Viktoria Adu-Sanyah, Mathieu Bernard-Reymond et Sara De Brito Faustino investiguent les liens entre les images fabriquées et la mémoire. Adu-Sanyah et Bernard-Reymond utilisent des intelligences artificielles pour recréer des souvenirs ou les visualiser, prêtant une attention particulière à la matérialité des images qui en résultent, alors que De Brito Faustino reconstitue les lieux de son enfance en maquette qu’elle rephotographie. Leurs oeuvres mettent en lumière le caractère marquant, mais aussi parfois faillible, étrange et reconstruit, des souvenirs.

Emma Bedos, Alina Frieske et Moritz Jekat ont recours à des technologies visuelles comme la photogrammétrie, le photomontage et le jeu vidéo, afin d’investiguer des liens intimes, familiaux et amoureux. Les lieux associés à une relation amoureuse, la distance géographique avec ses proches et les interfaces digitales permettant d’y pallier, ou encore les circulations privées et publiques d’images personnelles, sont abordés dans des projets où l’image prend des formes expérimentales et inattendues.

Leigh Merrill, le duo Taiyo Onorato & Nico Krebs, et Martin Widmer partagent une approche de l’espace, minutieusement construit et reconstruit au moyen de différentes techniques de collage et de superposition. Onorato & Krebs comme Widmer mènent un travail autoréflexif en utilisant leurs propres images comme point de départ, alors que Merrill refaçonne par collage des espaces urbains familiers.

L’intime se manifeste ainsi chez certains des artistes de l’exposition dans un rapport très fort avec leur propre production. Chez Jessica Backhaus et Peter Hauser, le lien à la fabrication même de l’image par des procédés analogiques — le travail avec des papiers colorés pour Backhaus et dans le laboratoire analogique pour Hauser — reflète une intimité de la pratique même, une expérimentation délicate avec des formes, des textures et des matériaux. Enfin, chez Charlie Engman, une forme de vulnérabilité émerge des expérimentations visuelles réalisées avec l’intelligence artificielle et de leur échec à reproduire des représentations de l’intimité corporelle, en particulier le hug, et résonne étrangement avec des photographies personnelles.

Commissariat : Claus Gunti & Danaé Panchaud


L'intimità è un concetto spesso difficile da definire, intangibile e sfuggente. Si può trovare in un ricordo d'infanzia, nell'interno della propria casa o del proprio quartiere, nei gesti scambiati con i propri cari, nella familiarità di un'immagine, o anche nell'attaccamento a un oggetto, a un materiale o a una texture.

Senza mostrare direttamente situazioni immediatamente identificabili come intime, come può la fotografia esprimere il rapporto con questo sentimento, la sua natura fugace e impalpabile? Come può ritrarre il rapporto con la memoria, che è inevitabilmente fallibile, i legami spesso complessi e mutevoli con i propri cari, o il rapporto con una casa la cui familiarità può diventare strana in qualsiasi momento?

Se le immagini fabbricate o manipolate sono spesso associate all'appropriazione indebita dell'opinione pubblica o alla rappresentazione di universi fittizi, qui vengono esplorate per il loro potenziale di rivelazione della nostra soggettività e del nostro rapporto con le cose. Come possiamo raccontare i nostri ricordi, esprimere il nostro legame con le persone care o rendere tangibile la nostra sensibilità?

Attraverso elaborati processi di manipolazione dell'immagine, gli artisti di questa mostra rendono visibile, catturano o fissano una forma di intimità, dall'espressione più personale dell'emozione all'interpretazione macchinosa delle relazioni umane. Realizzate con carta colorata, generate dall'intelligenza artificiale, create interamente nel laboratorio fotografico o frutto di un meticoloso fotomontaggio, le immagini riunite in questa mostra riflettono l'ostinata sperimentazione dei loro autori, trasmettendo emozioni tanto frivole quanto travolgenti. La loro natura esplicitamente artificiale - senza che qui si tracci una gerarchia tra la carta ritagliata e i più sofisticati strumenti di generazione di immagini - mette in evidenza la dimensione a volte strana di ciò che ci è più familiare. Attraverso i loro processi esplorativi e la loro complessa architettura, gli artisti rivelano i complessi meccanismi con cui percepiamo il mondo, testimoniando in modo sottile e delicato la manifestazione delle nostre soggettività individuali.

Il lavoro di Akosua Viktoria Adu-Sanyah, Mathieu Bernard-Reymond e Sara De Brito Faustino indaga i legami tra immagini fabbricate e memoria. Adu-Sanyah e Bernard-Reymond utilizzano l'intelligenza artificiale per ricreare o visualizzare i ricordi, prestando particolare attenzione alla materialità delle immagini risultanti, mentre De Brito Faustino ricostruisce i luoghi della sua infanzia in modelli in scala che poi rifotografa. Le loro opere evidenziano la natura saliente ma talvolta fallibile, strana e ricostruita dei ricordi.

Emma Bedos, Alina Frieske e Moritz Jekat utilizzano tecnologie visive come la fotogrammetria, il fotomontaggio e i videogiochi per indagare le relazioni intime, familiari e amorose. I luoghi associati a una relazione sentimentale, la distanza geografica dai propri cari e le interfacce digitali che la compensano, la circolazione privata e pubblica delle immagini personali sono tutti temi affrontati in progetti in cui l'immagine assume forme sperimentali e inaspettate.

Leigh Merrill, il duo Taiyo Onorato & Nico Krebs e Martin Widmer condividono un approccio allo spazio, meticolosamente costruito e ricostruito con diverse tecniche di collage e sovrapposizione. Sia Onorato & Krebs che Widmer lavorano in modo autoriflessivo, utilizzando le proprie immagini come punto di partenza, mentre Merrill usa il collage per rimodellare spazi urbani familiari.

Per alcuni degli artisti in mostra, l'intimità si manifesta in un rapporto molto forte con la propria produzione. Per Jessica Backhaus e Peter Hauser, il legame con la realizzazione stessa dell'immagine attraverso processi analogici - lavorando con carta colorata per Backhaus e nel laboratorio analogico per Hauser - riflette un'intimità della pratica stessa, una delicata sperimentazione con forme, texture e materiali. Infine, nel lavoro di Charlie Engman, una forma di vulnerabilità emerge dagli esperimenti visivi condotti con l'intelligenza artificiale e dal loro fallimento nel riprodurre le rappresentazioni dell'intimità corporea, in particolare l'abbraccio, e risuona stranamente con le fotografie personali.

A cura di Claus Gunti & Danaé Panchaud


Intimacy is a concept that is often difficult to define, intangible and elusive. It can be found in a childhood memory, in the interior of one’s home or neighbourhood, in the gestures exchanged with loved ones, but also in the familiarity with an image, or in the attachment to an object, a material or a texture.

Without directly showing situations that are immediately identifiable as intimate, how can photography express a relationship with this feeling, its fleeting and impalpable nature? How can it portray the relationship with memory, which is inevitably fallible, the often complex and changing links with loved ones, or the relationship with a home whose familiarity can turn strange at any moment?

While fabricated or manipulated images are often associated with the misappropriation of public opinion or the representation of fictional universes, they are here explored for their potential to reveal our subjectivity and our relationship with reality. How can we recount our memories, express our connection to loved ones, or make our sensibilities tangible?

Through elaborate processes of image manipulation, the artists in this exhibition make visible, capture or fix a form of intimacy, from the most personal expression of an emotion to the automated interpretation of human relationships by a machine. Whether made with coloured paper, generated by artificial intelligence, created entirely in the photographic laboratory or the result of meticulous photomontage, the images brought together for this exhibition reflect their author’s tenacious experi-mentation, conveying emotions that are sometimes frivolous, sometimes profound. Their explicitly fabricated nature - without any hierarchy being drawn here between cut-out paper and the most sophisticated image-generating tools - highlights the sometimes strange dimension of what is most familiar to us. Through their exploratory processes and complex architecture, the artists reveal the complex mechanisms by which we apprehend the world, bearing subtle and delicate witness to the manifestation of our individual subjectivities.

The work of Akosua Viktoria Adu-Sanyah, Mathieu Bernard-Reymond and Sara De Brito Faustino investigates the links between fabricated images and memory. Adu-Sanyah and Bernard-Reymond use artificial intelligence to recreate or visualise memories, paying particular attention to the materiality of the resulting photographs, while De Brito Faustino reconstructs her childhood homes with models that she then rephotographs. Their works highlight the salient but sometimes fallible, strange and reconstructed nature of memories.

Emma Bedos, Alina Frieske and Moritz Jekat use visual technologies such as photogrammetry, photomontage and video games to investigate intimate, family and love relationships. The places associated with a romantic relationship, the geographical distance from loved ones and the digital interfaces that bridge it, or the private and public circulations of personal images are all addressed in projects where the image takes on experimental and unexpected forms.

Leigh Merrill, the duo Taiyo Onorato & Nico Krebs, and Martin Widmer share a certain approach, meticulously constructing and reconstructing spaces with different techniques of collage and superposition. Both Onorato & Krebs and Widmer work in a self-reflexive way, using their own images as a starting point, while Merrill uses collage to reshape familiar urban spaces.

In some of the artists in the exhibition, the intimate manifests itself in a strong relationship with their own work. For Jessica Backhaus and Peter Hauser, the link to the very making of the image through analogue processes – working with coloured papers for Backhaus and in the analogue laboratory for Hauser – reflects an intimacy of practice itself, in delicate experimentations with shapes, textures and materials. Finally, in Charlie Engman’s work, a form of vulnerability emerges from the visual experiments carried out with artificial intelligence and their failure to reproduce representations of bodily intimacy, in particular hugs, which furthermore resonates strangely with personal photographs.

Curators: Claus Gunti & Danaé Panchaud

(Text: Centre de la photographie Genève)