Galerie du Crochetan | Monthey
16. September - 11. Dezember 2020
La lueur du désastre
Stephanie Montes
Am Schnittpunkt von Kunst, nachhaltiger Entwicklung und Entwicklungszusammenarbeit befragt uns das Programm SMArt [1]mit Hilfe der Fotografie zu den Herausforderungen, vor denen wir heute in den Bergen stehen. Sie wurde geschaffen, um durch die Kraft des Bildes das Bewusstsein für die zerbrechliche Schönheit unseres Planeten zu schärfen, der durch die ungezügelte Industrialisierung misshandelt, durch die Urbanisierung gestört und durch die Ausbeutung der Ressourcen verarmt wird... Während ihres dreimonatigen Aufenthalts im Rahmen des SMArt-Programms im Frühjahr 2020 im Théâtre du Crochetan in Monthey (CH) beschäftigte sich die junge kolumbianische Fotografin Stephanie Montes (geboren 1991 in Cali) mit verschiedenen Themen, die von der Unbeweglichkeit inspiriert waren. Ihr einzigartiger Blick auf unsere Umwelt unterstrich die lebenswichtige Verbindung, die Mensch und Natur verbindet.
Die erstaunliche Melancholie der Leere
Wenn ihr Aufenthalt während der "außergewöhnlichen" Periode der Covid-19-Pandemie stattfand, spricht die Fotografin uns gegenüber universeller über diese majestätische und mächtige Natur, die jedoch allzu oft durch das exponentielle Wachstum der Neuzeit, das unsere empfindlichen Ökosysteme stört, misshandelt wird. Beunruhigend und attraktiv zugleich, fesseln die Universen, die sie verewigt hat, sofort unseren Blick. Ihre Landschaften, voller Fremdheit, strahlen ein Gefühl der Einsamkeit aus.
Familienalben, die unsere kollektive Vorstellungskraft widerspiegeln.
Zur gleichen Zeit entdeckte Stephanie Montes bewegende Fotografien von Amateur- und anonymen Familien aus Archiven und Fotoalben im Wallis, die sie aufgrund ihres emotionalen Potenzials auswählte. Anhand dieser Bilder, die einen Anteil an Träumen, Poesie, Ungewöhnlichem, Mysterium, Freude, Komplizenschaft und sozialen Bindungen haben, messen wir, wie viel Fotografie notwendigerweise den Begriff des Teilens impliziert. Indem der junge Künstler diesen Bildern ein zweites Leben gibt, hinterfragt er die Darstellungen von Intimität und die darin enthaltenen Geschichten und im weiteren Sinne die Erinnerung an Affekte. Nur der Zusammenschluss und die Werte der Solidarität haben Vorrang, erinnert uns der Fotograf implizit. Wie Ausstrahlungen von Präsenz nehmen die Familienfotografien, die mit trostlosen Gegenden assoziiert werden, so an einer subtilen "Begegnung" teil. Indem sie die Grenze zwischen An- und Abwesenheit sensibel auslotet, hinterfragt Stephanie Montes unser individuelles und kollektives Gedächtnis.
In Anlehnung an die Ausstellung in der Galerie du Crochetan werden diese Fotografien im Rahmen des Festival Images Vevey auf im Freien aufgestellten Trägern dekliniert und vergrössert; das Publikum ist eingeladen, sich in dieser immersiven Installation zu bewegen.
1] Nachhaltige Bergkunst: Das nationale Projekt SMArt wird im Wallis von der Stiftung für die nachhaltige Entwicklung der Bergregionen FDDM durchgeführt. Das Projekt bietet Fotokünstlern aus dem Süden und Osten Aufenthalte im Wallis an. Während ihres Aufenthalts erforschen sie mit ihrer Kunst die Themen der Bergregionen. Diese Forschung endet mit einer Ausstellung in einer Kulturinstitution. Eines der Hauptziele von SMArt ist der Dialog zwischen den Künstlern und der lokalen Bevölkerung.
Au confluent de l’art, du développement durable et de la coopération au développement, le programme SMArt[1] nous interroge par le biais de la photographie sur les défis que nous lance la montagne, aujourd’hui. Il a été créé pour susciter une prise de conscience, par la force de l’image, de la beauté si fragile de notre planète, malmenée par une industrialisation effrénée, bouleversée par l’urbanisation, appauvrie par l’exploitation des ressources... Au cours de sa résidence de trois mois, au Théâtre du Crochetan à Monthey (CH), au printemps 2020 dans le cadre du programme SMArt, la jeune photographe colombienne Stephanie Montes (née en 1991 à Cali) a exploré plusieurs thèmes inspirés par la nature impavide. Son regard singulier s’est posé sur notre environnement, pour mettre en évidence le lien vital qui unit les hommes à la nature.
L’étonnante mélancolie du vide
Si son séjour s’est déroulé durant la période « extraordinaire » de la pandémie de Covid-19, la photographe nous parle plus universellement de cette nature majestueuse et puissante mais bien trop souvent malmenée par la croissance exponentielle de l’ère moderne qui bouleverse nos fragiles écosystèmes. Inquiétants et attirants à la fois, les univers qu’elle a immortalisés captent instantanément notre regard. De ses paysages empreints d’étrangeté, se dégage un sentiment de solitude.
Des albums de famille en écho à notre imaginaire collectif
En parallèle, Stephanie Montes a découvert d’émouvantes photographies de famille d’amateurs et d’anonymes, issues d’archives et d’albums photos valaisans qu’elle a choisies pour leur potentiel émotionnel. A travers ces images porteuses d’une part de rêve, de poésie, d’insolite, de mystère, de joie, de complicité, de lien social, nous mesurons combien photographier implique nécessairement la notion de partage. En conférant une seconde vie à ces clichés, la jeune artiste interroge les représentations de l’intimité et les histoires qu’elles recèlent, plus largement la mémoire des affects. Seules l’union et les valeurs de solidarité priment, nous rappelle de manière implicite la photographe. Telles des émanations de présence, les photographies de famille associées aux étendues désolées participent ainsi d’une subtile « rencontre ». En explorant avec sensibilité la frontière entre présence et absence, Stephanie Montes questionne notre mémoire individuelle et collective.
En écho à l’exposition à la Galerie du Crochetan, ces prises de vues sont déclinées et agrandies sur des supports disposés en plein air dans le cadre du Festival Images Vevey ; le public est invité à circuler au sein de cette installation immersive.
[1] Sustainable Mountain Art : Le projet national SMArt est réalisé en Valais par la Fondation pour le développement durable des régions de montagne FDDM. Le projet offre des résidences en Valais à des artistes photographes du Sud et de l’Est. Durant leur séjour, ils explorent par leur art les enjeux des régions de montagne. Cette recherche se clôt par une exposition dans une institution culturelle. L’un des objectifs-clef de SMArt est le dialogue entre les artistes et la population locale.
(Texte: Julia Hountou, curatrice)