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Ausstellung | Cutting Edge - Thierry Cohen | Galerie Esther Woerdehoff | Paris


  • Galerie Esther Woerdehoff 36 rue Falguière 75015 Paris France (Karte)

Galerie Esther Woerdehoff | Paris
17. März - 24. April 2021

Cutting Edge
Thierry Cohen


Thierry Cohen, Cutting Edge, 2020 | Tirages à encres pigmentaires | 120 x 96 cm, édition de 3

Thierry Cohen, Cutting Edge, 2020 | Tirages à encres pigmentaires | 120 x 96 cm, édition de 3


Le travail photographique de Thierry Cohen interroge la relation de l’Homme à son environnement. Alors qu’il a sillonné la planète en nomade pour sa série photographique très remarquée Villes éteintes (Darkened Cities), le photographe est assigné à résidence entre le 17 mars et le 11 mai 2020, comme des milliards d’être humains.

Il ouvre les tiroirs de son atelier y retrouve alors une boîte contenant 19 pointes de flèches de la période néolithique, que des amis lui ont confiée un an auparavant. Ces pierres ont été façonnées par des hommes devenus sédentaires plus de 4000 ans avant notre ère, alors que des épidémies décimaient les premiers regroupements de populations : elles sont devenues des armes.

Ces pointes de flèches racontent ainsi un changement radical, celui de notre relation au vivant, les premiers temps de l’exploitation de la « Nature », l’amorce de sa destruction progressive. Lors du confinement, alors que nos rapports aux autres et au monde n’existent plus qu’au travers des écrans connectés aux réseaux numériques, Thierry Cohen photographie ces pointes de flèches et commence un long travail de rapprochement et de nouage, trouvant des rapports entre ses images et des textes qu’il sélectionne au fil de ses lectures quotidiennes en mode digital. À chacune des 19 pointes de flèches photographiées, il associe ainsi un extrait d’article de presse ou de texte qui interrogent un mode de vie planétaire dominé par la consommation, ses effets toxiques sur le corps, l’apparition des zoonoses, mais aussi le pouvoir des états et de leurs représentants.

Ce qui surgit alors, c’est la trace d’un confinement particulier, le sien, en écho à un confinement quasi mondial, une inversion de nos vies d’avant, conséquence directe de la crise sanitaire engendrée par l’apparition de la Covid-19.

La beauté troublante qui émane de ces oeuvres, le mystère de ces pierres et la présence spectrale de la main humaine, fait revenir notre passé, le confronte à l’état du monde contemporain et déclenche une réflexion sur un futur possible, désirable.


Thierry Cohen's photographic work questions the relationship between humankind and its environment. After criss-crossing the planet nomadically for his highly acclaimed photographic series Darkened Cities, the photographer was forced to live in strict lockdown between 17 March and 11 May 2020, like billions of other human beings.

During this time, he opened the drawers in his studio to find a box containing 19 arrowheads from the Neolithic period, entrusted to him by some friends a year earlier. These stones had been carved by people who had become sedentary more than 4,000 years before our time, and whose early settlements were being decimated by epidemics: these stones became weapons.

The arrowheads tell us the story of a radical shift in our relationship with the living world; they tell us about the early days in our exploitation of nature – and the first steps towards its progressive destruction.

During lockdown, when our relationships with others and the world was restricted to screens connected through digital networks, Thierry Cohen photographed these arrowheads and began the long process of connecting and bonding his images with texts that he had selected from his daily readings online. He associates each of the 19 arrowheads photographed with an excerpt from a press article or essay that questions a planetary lifestyle where consumerism dominates, together with the toxic effects on the body, the emergence of zoonotic diseases, and the power of nation states and their representatives.

What arises from this work are the traces of the photographer’s own, unique lockdown, which echoes an almost global one: an inversion of our former lives as a direct result of the health crisis caused by the outbreak of Covid-19.

The disconcerting beauty that radiates from these photographs, the mystery that these stones hold, and the ghostly presence of the human hand, brings our past to light, as well as confronting our past with the state of the contemporary world and triggering a reflection on a possible, desirable future.