Galerie Les filles du calvaire | Paris
3. November – 20. Dezember 2023
Vague
Lore Stessel
Lore Stessel hat zunächst Malerei und dann Fotografie studiert, und zwischen diesen beiden Künsten entfaltet sie ihre eigene.
Von der Malerei, die sie an der Luca School Arts in Brüssel erlernt hat, hat sie den Untergrund und die Geste behalten, mit der sie die Silbergelatine-Emulsion auf die Leinwand aufträgt, um ihre Bilder zu enthüllen.
Aber alles andere in ihrer Praxis verbindet sie mit der Fotografie, die sie an der École nationale supérieure (de photographie) in Arles erlernt hat: das Aufnehmen von Bildern auf Film, ihre Entwicklung und die Herstellung ihrer Abzüge. Sie verwendet also die Werkzeuge und Techniken der Fotografie, aber es ist der Ort dieser Gesten, an dem die Bilder Gestalt annehmen werden. In ihrer Dunkelkammer tauchen sie aus der Leinwand auf und offenbaren sich durch den Kontakt zwischen Licht und Materie, genauso wie sie aus der Begegnung zwischen Lore und denjenigen entstehen, die sie zu ihrem Blick einlädt. Das Auge nimmt auf, die Hand enthüllt. Die Geste, vom Auge zur Hand, interpretiert.
Diejenigen, die sie fotografiert, posieren nicht für sie, sie tanzen.
Diese Körper in Bewegung, diese Körper, diese Nacken, diese Haut, enthalten eine Emotion, Empfindungen, die sie mit den Tänzern teilt. Manchmal wohnt sie ihnen bei, manchmal provoziert sie sie, und wenn die Begegnung magisch wirkt, bleibt sie an ihnen hängen und greift sie auf, indem sie das Flüchtige mit Präzision einfängt.
"Im letzten Jahr habe ich mehrmals dieselben Tänzer getroffen.
Ich bin nicht auf der Suche nach dem Unbekannten durch die Welt gereist, sondern habe herangezoomt und die Schönheit in den kleinen Veränderungen gefunden, die große Umwälzungen mit sich bringen können.
Das geschieht in mir als Person und als Künstlerin und in den Menschen, die mich umgeben. Und vor allem in den Tänzern, mit denen ich arbeite.
Über seine Filme sagte Werner Herzog, dass die Begegnungen real seien, aber er inszeniere die Menschen, um die Realität realer erscheinen zu lassen.
Mit zeitgenössischen Tänzern aus Brüssel haben wir darüber nachgedacht und experimentiert, was es bedeutet, zusammen zu sein. Durch die Beseitigung von Hierarchien und Aufgaben wurde der Fokus auf jeden Einzelnen gelegt. Was wünsche ich mir und wie kann ich es im Rahmen der Gruppe ermöglichen".
In dieser Serie mit dem Titel "Poetry of the gang" versuchte sie, die Einheit einer Gruppe zu spüren, wie das Ganze einen Körper bildet.
" Wenn man getragen werden will, muss man manchmal tragen ".
Während dieser kollektiven Proben spürt sie die Bewegungen, die sie interessieren, ebenso wie das, was ihre Pausen darüber aussagen können. Was sich hinter den kleinen Gesten jedes Einzelnen verbirgt, am Ende dieser schwebenden Impulse, das ist es, was die Erinnerung an diese Begegnungen ausmacht, eine oft überwältigende Schönheit, "eine subtile Vielfalt der Gefühle".
Während dieser kollektiven Proben spürt sie die Bewegungen, die sie interessieren, ebenso wie das, was ihre Pausen darüber aussagen können. Was sich hinter den kleinen Gesten jedes Einzelnen verbirgt, am Ende dieser in der Schwebe befindlichen Impulse, darin liegt die Erinnerung an diese Begegnungen, eine oft überwältigende Schönheit, "eine subtile Vielfalt der Gefühle".
Die Schönheit, die sie auch in der Beobachtung der Veränderungen der Landschaft, der Materie, der Beben, die die Felsen geformt haben, und vor allem in der Welle der Wellen, die das Meer aufwühlt, sucht und findet.
Ihre einzigartigen fotografischen Stücke haben viel von dem glitzernden, sich verflüchtigenden Aspekt dieses Schaums, den das Meer zurücklässt, wenn sich die Wellen zurückziehen. Die Emotionen bleiben an dieser Stelle zurück, die Alessandro Baricco in seinem berühmten Roman beschreibt: "... sehen Sie, hier, die Stelle, an der das Wasser ankommt ... es steigt den Strand hinauf und bleibt dann stehen ... da, genau diese Stelle, genau die Stelle, an der es stehen bleibt. ... es dauert nur einen Moment, schauen Sie, hier zum Beispiel ... sehen Sie, es dauert nur einen Moment und dann ist es weg, aber wenn man diesen Moment festhalten könnte ... den Moment, in dem das Wasser stoppt, genau an dieser Stelle, diese Kurve ... Das ist es, was ich untersuche.
Die Stelle, an der das Wasser aufhört (...) da passiert etwas ... Außergewöhnliches (...).
Hier endet das Meer "1.
Die Menschen, die sie fotografiert, posieren nicht für sie, sondern sie tanzen.
Lore Stessel a étudié la peinture puis la photographie, et c’est entre ces deux arts qu’elle déploie le sien.
De la peinture, apprise à la Luca School Arts de Bruxelles, elle a gardé le support et le geste, celui par lequel elle applique sur de la toile l’émulsion gélatino-argentique permettant la révélation de ses images.
Mais tout le reste dans sa pratique la rattache à la photographie dont elle a fait l’apprentissage à l’École nationale supérieure (de photographie) d'Arles : l’enregistrement des images sur pellicule, leur développement puis la réalisation de ses tirages. Elle use ainsi des outils et techniques de la photographie, mais c’est à l’endroit de ces gestes que les images prendront corps. C’est dans sa chambre noire qu’elles émergent de la toile, se révèlent par contact entre la lumière et la matière, tout comme elles naissent de la rencontre entre Lore et ceux qu’elle invite à son regard. L’œil enregistre, la main révèle. Le geste, de l’œil à la main, interprète.
Ceux et celles qu’elle photographie ne posent pas pour elle, ils dansent.
Ces corps en mouvement, ces corps, ces nuques, cette peau, contiennent une émotion, des sensations qu’elle partage avec les danseurs. Parfois elle y assiste, parfois elle les provoque et quand la rencontre fait magie, elle s’y attache et s’en saisit, capturant l'éphémère avec précision.
« L'année dernière, j'ai rencontré à plusieurs reprises les mêmes danseurs.
Je n'ai pas parcouru le monde à la recherche de l'inconnu, mais j'ai zoomé et trouvé la beauté dans les petits changements qui peuvent impliquer de grands bouleversements.
Cela se passe à l'intérieur de moi en tant que personne et en tant qu’artiste, et chez les personnes qui m'entourent. Et surtout chez les danseurs avec lesquels je travaille.
Au sujet de ses films, Werner Herzog disait que les rencontres étaient réelles, mais qu’il mettait en scène les gens pour que la réalité paraisse plus réelle.
Avec des danseurs contemporains de Bruxelles, nous avons réfléchi et expérimenté ce que signifiait être ensemble. En éliminant la hiérarchie et les tâches, l'accent est mis sur chaque individu. Qu’est-ce que je désire et comment puis-je le rendre possible dans le cadre du groupe. »
Dans cette série intitulée « Poetry of the gang », elle a cherché à ressentir l’unité d’un groupe, comment l’ensemble fait corps.
« Si vous voulez être porté, il faut parfois porter ».
C’est pendant ces répétitions collectives qu’elle ressent les mouvements qui l’intéressent, autant que ce que leurs pauses peuvent en dire. Ce qu’il y a derrière les petits gestes de chacun, au bout de ces élans en suspens, c’est là que réside le souvenir de ces rencontres, une beauté souvent bouleversante, « une multiplicité subtile des sentiments ».
C’est pendant ces répétitions collectives qu’elle ressent les mouvements qui l’intéressent, autant que ce que leurs pauses peuvent en dire. Ce qu’il y a derrière les petits gestes de chacun, au bout de ces élans en suspens, c’est là que réside le souvenir de ces rencontres, une beauté souvent bouleversante, « une multiplicité subtile des sentiments ».
La beauté qu’elle cherche et retrouve aussi dans l’observation des changements du paysage, de la matière, des tremblements qui ont façonné les roches et surtout dans l’onde des vagues qui agitent la mer.
Ses pièces photographiques uniques ont beaucoup de l’aspect scintillant et évanesçant de cette écume laissée par la mer lorsque les vagues se retirent. L’émotion reste à cet endroit, celui que décrit Alessandro Baricco dans son célèbre roman : « ... vous voyez, là, l'endroit où l'eau arrive... elle monte le long de la plage puis elle s'arrête... voilà, cet endroit-là, exactement, celui où elle s'arrête... ça ne dure qu'un instant, regardez, voilà, ici par exemple... vous voyez, ça ne dure qu'un instant puis ça disparaît, mais si on pouvait fixer cet instant... l'instant où l'eau s'arrête, à cet endroit-là exactement, cette courbe... C'est ça que j'étudie.
L'endroit où l'eau s'arrête. (...) il se passe là quelque chose... d'extraordinaire (...)
C'est là que finit la mer »1.
Ceux et celles qu’elle photographie ne posent pas pour elle, ils dansent.
Lore Stessel ha studiato pittura e poi fotografia, ed è tra queste due arti che sviluppa la sua.
Della pittura, appresa alla Luca School of Arts di Bruxelles, ha conservato il supporto e il gesto con cui applica l'emulsione di gelatina d'argento sulla tela, permettendo alle sue immagini di rivelarsi.
Ma tutto il resto della sua pratica è legato alla fotografia, che ha imparato all'École nationale supérieure (de photographie) di Arles: la registrazione delle immagini su pellicola, il loro sviluppo e la realizzazione di stampe. Utilizza gli strumenti e le tecniche della fotografia, ma è nel luogo in cui questi gesti prendono forma che le immagini prendono forma. È nella sua camera oscura che emergono dalla tela, rivelandosi attraverso il contatto tra luce e materia, così come nascono dall'incontro tra Lore e coloro che invita al suo sguardo. L'occhio registra, la mano rivela. Il gesto, dall'occhio alla mano, interpreta.
Le persone che fotografa non posano per lei, ma danzano.
Questi corpi in movimento, questi corpi, questi colli, questa pelle, contengono un'emozione, sensazioni che lei condivide con i danzatori. A volte li assiste, a volte li provoca, e quando l'incontro è magico, si attacca ad esso e lo coglie, catturando l'effimero con precisione.
"L'anno scorso ho incontrato più volte gli stessi ballerini.
Non ho girato il mondo alla ricerca dell'ignoto, ma mi sono concentrata e ho trovato la bellezza nei piccoli cambiamenti che possono significare grandi sconvolgimenti.
Questo accade in me come persona e come artista, e nelle persone che mi circondano. E soprattutto nei danzatori con cui lavoro.
Werner Herzog diceva dei suoi film che gli incontri erano reali, ma che metteva in scena le persone per far sembrare la realtà più reale.
Con i danzatori contemporanei di Bruxelles abbiamo riflettuto e sperimentato cosa significasse stare insieme. Eliminando la gerarchia e i compiti, l'attenzione si concentra su ogni singolo individuo. Cosa voglio e come posso renderlo possibile all'interno del gruppo?
In questa serie, intitolata "Poesia della banda", ha cercato di percepire l'unità di un gruppo, come l'insieme diventa uno.
"Se vuoi essere portato, a volte devi portare".
È durante queste prove collettive che sente i movimenti che la interessano, così come ciò che le loro pause possono dire su di loro. Ciò che si nasconde dietro i piccoli gesti di ogni danzatore, al termine di questi impulsi sospesi, è la memoria di questi incontri, una bellezza spesso travolgente, "una sottile molteplicità di sentimenti".
È durante queste prove collettive che sente i movimenti che la interessano, così come ciò che le loro pause possono dire su di loro. La memoria di questi incontri sta in ciò che si nasconde dietro i piccoli gesti di ciascuno, alla fine di questi impulsi sospesi, una bellezza spesso travolgente, "una sottile molteplicità di sentimenti".
La bellezza che cerca e trova anche nell'osservare i cambiamenti del paesaggio, della materia, delle scosse che hanno modellato le rocce e soprattutto delle onde che agitano il mare.
Le sue opere fotografiche, uniche nel loro genere, hanno molto dell'aspetto scintillante ed evanescente della schiuma lasciata dal mare quando le onde si ritirano. L'emozione rimane in quel luogo, quello descritto da Alessandro Baricco nel suo famoso romanzo: "... vedi, là, il luogo dove arriva l'acqua... sale lungo la spiaggia e poi si ferma... là, quel luogo, appunto, dove si ferma. ... dura solo un attimo, guarda, qui, per esempio... vedi, dura solo un attimo e poi sparisce, ma se potessimo fissare quel momento... il momento in cui l'acqua si ferma, in quel punto esatto, in quella curva... È questo che sto studiando.
Il punto in cui l'acqua si ferma (...) lì accade qualcosa di straordinario (...)
È lì che il mare finisce "1.
Le persone che fotografa non si mettono in posa per lei, ma ballano.
Lore Stessel studied painting, then photography, and it is between these two arts that she deploys her own.
From painting, which she learned at the Luca School of Arts in Brussels, she has kept the support and the gesture by which she applies the gelatin-silver emulsion to canvas, enabling her images to be revealed.
But everything else in her practice links her to photography, which she learned at the École nationale supérieure (de photographie) in Arles: recording images on film, developing them and then making prints. She uses the tools and techniques of photography, but it's in the place of these gestures that the images take shape. It's in her darkroom that they emerge from the canvas, revealing themselves through contact between light and matter, just as they are born from the encounter between Lore and those she invites into her gaze. The eye records, the hand reveals. The gesture, from eye to hand, interprets.
Those she photographs don't pose for her, they dance.
These bodies in movement, these bodies, these necks, this skin, contain an emotion, sensations that she shares with the dancers. Sometimes she attends them, sometimes she provokes them, and when the encounter makes magic, she attaches herself to it and seizes it, capturing the ephemeral with precision.
"Last year, I met the same dancers several times.
I didn't travel the world in search of the unknown, but I zoomed in and found beauty in the small changes that can mean big upheavals.
This happens within me as a person and as an artist, and in the people around me. And especially in the dancers I work with.
Werner Herzog used to say about his films that the encounters were real, but that he staged the people to make reality seem more real.
With contemporary dancers from Brussels, we thought about and experimented with what it meant to be together. By eliminating hierarchy and tasks, the focus is on each individual. What do I want, and how can I make it possible within the group?
In this series, entitled "Poetry of the gang", she sought to sense the unity of a group, how the whole becomes one.
"If you want to be carried, sometimes you have to carry".
It's during these collective rehearsals that she feels the movements that interest her, as much as what their pauses can say about them. The memory of these encounters lies in what lies behind each person's small gestures, at the end of these suspended impulses, an often overwhelming beauty, "a subtle multiplicity of feelings".
It's during these collective rehearsals that she feels the movements that interest her, as much as what their pauses can say about them. What lies behind the small gestures of each individual, at the end of these suspended impulses, is the memory of these encounters, an often overwhelming beauty, "a subtle multiplicity of feelings".
The beauty she seeks and finds also in observing changes in the landscape, in matter, in the tremors that have shaped the rocks and, above all, in the waves that agitate the sea.
Her unique photographic pieces have much of the sparkling, evanescent aspect of the foam left by the sea when the waves recede. The emotion remains in this place, the one described by Alessandro Baricco in his famous novel: "... you see, there, the place where the water arrives... it rises along the beach then it stops... there, that place, exactly, the one where it stops. ... it only lasts a moment, look, here, for example... you see, it only lasts a moment and then it disappears, but if we could fix this moment... the moment when the water stops, at this exact spot, this curve... That's what I'm studying.
The place where the water stops (...) something extraordinary happens there (...).
That's where the sea ends "1.
The people she photographs don't pose for her; they dance.
(Text: Charlotte Boudon)