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Open-Air-Ausstellung | Mammoth Hunters - Evgenia Arbugaeva | Jardins du Bra’Haus II, montée du château | Clervaux



Jardins du Bra’Haus II, montée du château | Clervaux
23. Oktober 2020 - 22. Oktober 2021

Mammoth Hunters
Evgenia Arbugaeva


Vue d'exposition d'Evgenia Arbugaeva © Christof Weber (CDI 2020)

Vue d'exposition d'Evgenia Arbugaeva © Christof Weber (CDI 2020)


Die russische Republik Sacha, oder auch Jakutien, im nordöstlichen Sibirien ist Schauplatz einer Geschichte, die aus der Feder eines Jules Vernes stammen könnte.

Bedingt durch die Erderwärmung schmilzt der Permafrostboden. Was geologisch und klimatisch zu neuen Problemen führen kann, ist für jeden Historiker und Biologen wie ein offenes Fenster in die Vergangenheit. Der Boden gibt wieder frei, was er seit 4000 Jahren verschlossen hielt: die Überreste des Wollhaarmammuts.

Die Bewohner der Region um die Neusibirischen Inseln haben sich einer ungewöhnlichen Einnahmequelle zugewandt: Sie werden als Mammutjäger bezeichnet. Wie einst während des 19. Jahrhunderts die Goldsucher in Nordamerika, werden die Jäger bei ihren Ausgrabungen auf eine harte Probe gestellt. Auf den Inseln für mehrere Monate isoliert, sind sie extremen Bedingungen ausgesetzt.

Der Rausch der Mammutzähne ist hauptsächlich in China sehr verbreitet. Das Material wird hier kunstvoll verarbeitet und erzielt unerschwingliche Preise auf dem Markt.

Evgenia Arbugaeva hat eine Gruppe von Mammutjägern begleitet. Bis zu 18 Stunden am Tag durchforsten sie die eisige Tundra Sibiriens. Das Sichern eines Stoßzahnes kann bis zu 24 Stunden ununterbrochenen Grabens bedeuten. Die Fotografien zeigen Szenen mit surrealem Charakter. Wenn Vergangenheit und Gegenwart sich begegnen, entsteht eine gewisse Dramatik. Doch der Stoff, aus dem die Träume sind, hat seine Schattenseiten. Die Jagd fordert ihren Tribut, trennt Väter von ihren Familien, hinterlässt physische Narben und bringt die Beteiligten an ihre seelischen Grenzen. Die Spuren der Geschichte rechnen sich als Material in neuen Währungen. So sichern sie Existenzen und liefern Antworten auf wissenschaftliche Fragen. Das fossile Elfenbein gewinnt durch kunsthandwerkliches Geschick neuen Glanz. Doch die Wiederauferstehung der wollhaarigen Vorfahren wird die Gier nach den Zähnen der lebenden Artgenossen leider nicht drosseln können.


La République russe de Sakha, ou Yakoutie, située dans le nord-est de la Sibérie, est le théâtre d'une histoire qui n'a rien à envier à la plume d'un Jules Verne.

Le pergélisol fond en raison du réchauffement climatique. Ce qui peut causer de nouveaux problèmes géologiques et climatiques est comme une fenêtre ouverte sur le passé pour tout historien et pour tout biologiste. Le sol libère ce qu'il recouvre depuis 4 000 ans : des restes de mammouth laineux.

La population de la région des îles de Nouvelle-Sibérie s'est tournée vers une source de revenus inhabituelle : Les gens sont appelés chasseurs de mammouths. Tout comme les chercheurs d'or en Amérique du Nord au 19e siècle, les chasseurs sont mis à rude épreuve lors de leurs fouilles. Isolés sur les îles pendant plusieurs mois, ils sont exposés à des conditions extrêmes.

La ruée vers les défenses des mammouths est particulièrement répandue en Chine. Le matériel y est travaillé avec art pour atteindre des prix exorbitants sur le marché.

Evgenia Arbugaeva a accompagné des chasseurs de mammouths. Ils parcourent la toundra glacée de Sibérie jusqu'à 18 heures par jour. Se saisir d'une défense peut prendre jusqu'à 24 heures d'excavations sans interruption. Les photographies montrent des scènes à caractère surréaliste. Une certaine intensité dramatique se crée lorsque le passé et le présent se croisent. Mais la matière dont sont faits les rêves jette une ombre au tableau. Le tribut payé à la chasse est lourd. La chasse sépare des pères de leurs familles, laisse des cicatrices physiques et pousse les personnes impliquées à leurs limites psychiques. Les traces de l'histoire sont rentables en tant que matériel dans de nouvelles monnaies. Ainsi, elles assurent des existences et apportent des réponses à des questions scientifiques. L'ivoire fossile gagne une nouvelle splendeur grâce à l'artisanat. Mais la résurrection de cet ancêtre laineux ne pourra malheureusement pas apaiser la convoitise pour les défenses de ses congénères vivants.


The Russian Republic of Sakha in north-eastern Siberia, also known as Yakutia, is the setting to a story worthy of Jules Verne.

Due to global warming, the permafrost in the region is melting - a phenomenon with yet unknown geological and climactic consequences for the planet, but a fascinating window into the past for historians and biologists. The soil is releasing what it has been preserving for 4000 years: the remains of the woolly mammoth.

This has turned some of the population around the New Siberian Islands to a strange new source of income: they have become mammoth hunters. Like the American gold prospectors in the19th century, the hunters are facing tough conditions on their digs. They often spend months isolated on the islands. The rush on mammoth teeth is particularly popular in China. The material is processed skilfully and sold at exorbitant prices.

Evgenia Arbugaeva accompanied a group of mammoth hunters, trawling the icy Siberian tundra for up to 18 hours a day. Securing a tusk can take 24 hours of uninterrupted digging. The resulting photographs show surreal scenes: inevitably, the meeting of past and present carries a certain drama. But the stuff dreams are made of comes at a cost. The hunt demands severe sacrifices, separates families, leaves physical scars and pushes everyone involved to their limits. These traces of history are converted into new, material currencies. They secure livelihoods and give answers to scientific questions. Artisanal skills lend new shine to the ivory fossils. But sadly, the resurrection of their woolly ancestors offers no respite to living elephants: the demand for their tusks continues uninterrupted.

(Text: A. Meyer / Clervaux - cité de l'image)