Galerie Bernhard Bischoff & Partner | Bern
8. November – 21. Dezember 2024
Elsbeth Böniger / Christian Indermühle
Weite Farbräume öffnen sich hinter schlingernden Linien- und Formgeflechten in den neusten Bildern von Elsbeth Böniger. Verwunschenen Landschaften gleich oder, worauf die Titel hindeuten: «Eisdecken» oder «Schloten im Meer». Dann abstrakter: ein Teppich mit Anlagechips, wobei hier komplementäres Grün auf Rot tritt, flimmernd, irisierend, “wuchernd” wie andernorts vielleicht Geldflüsse. Auf Tiefgründiges mögen weiter die in gleissendes Licht getauchten Farben auf den Bildern «Die geheime Matrix» anspielen. Sie leuchten aus dem Hintergrund durch ein Dickicht von Farbaufträgen, die mal pflanzlich, mal wesenhaft erscheinen. Beim Bild «Nicht ganz dicht» werden wir hingegen in eine dichte oder eben “nicht ganz dichte” Pflanzung versetzt, in ein Waldinneres vielleicht. Das Leck, der Mangel im Sinne des nicht immer Lenkbaren ist auch beim Zusammenwirken des Farbauftrags mit dem Malgrund – der Öl- und Acrylfarben mit den Aluplatten – von eminenter Bedeutung: durch die unterschiedlichen Mal- und Trockungsprozesse, durch die Formungen und Verformungen beim Zutun der Künstlerin sowie unter Einfluss verschiedener chemischer Prozesse.
Die Farbaufträge zeugen von einer besonderen Physis, einer Körperlichkeit, die häufig expressiv, aber auch mal zart, mal flächig, mal linear zum Ausdruck kommt. Durch deren Vielschichtigkeit und Dichte mögen sich schliesslich die Künstlerin wie auch wir uns immer wieder eigene, neue Wege bahnen.
Elsbeth Böniger sammelt leidenschaftlich Materialien sowie Eindrücke und schöpft daraus ihre Inspiration und Bildideen. Phänomene von Oberflächen wie das Reflektieren eines Spiegels oder ein buchstäblich kaum durschaubarer, mehrschichtiger Farbauftrag faszinieren sie gleichermassen. Beim Schaffensprozess treten Planung und Perfektion neben den Zufall, der wiederum gelenkt sein kann durch die Erfahrung im Umgang mit dem Material. Insofern haftet der Malerei von Elsbeth Böniger etwas Alchemistisches an, das bisweilen wie beim Erahnen hinter geschlossenen Augen in Erscheinung tritt.
Der «Central Park» oder das «Flat Iron»-Gebäude in New York, der «Grosse St. Bernhard» oder schlicht «Reisen» und das «Atelier» zeugen von Orten, von Motiven aus der Nähe und der Ferne, die Christian Indermühle für seine Fotografie inspirieren. So sehr seine Aufnahmen von unterwegs oder seine arrangierten Bilder nicht einfach alltäglich sind. Wie entrückt ragt etwa das ikonische New Yorker Hochhaus hinter einem scheinbar dichten Wald empor. Natur, wenn auch domestizierte, trifft auf eine Ikone der Baukultur aus den Anfängen des 20. Jahrhunderts. Dank des eher selten gewählten Standpunkts im angrenzenden Madison Square Park mit Baumbestand.
Christian Indermühle interessiert sich seit jeher für Architekturaufnahmen in der Landschaft und gelangt so zu Bildern von bestechender Eigenheit und Schönheit. Durch den Fokus auf bestimmte Licht-Schatten-Ver-hältnisse wirkt die Tektonik der Landschaft wie modelliert, ja skulptural. So erscheint etwa das Massiv des Grossen St. Bernhard stellenweise wie eine weiche Decke. Nicht selten werden die Orte zu subtil dramatischen Schauplätzen, so auch der Central Park mit den Menschengruppen im Schatten der Bäume. Sie mögen an Michelangelo Antonionis Film «Blow Up» oder an Edouard Manets berühmtes Gemälde «Frühstück im Grünen» (1863) erinnern, die je mit weiteren Kunstwerken in Bezug stehen. Die Bilder von Christian Indermühle sind eine Art Archetypen, zeitlose Dokumente der Welt. Sie künden aber auch von deren steten Lauf, von einem Werden und Vergehen. Prozesse, wie sie etwa auf dem Bild «Atelier» zum Ausdruck kommen, mit einer Malerei seiner Partnerin Elsbeth Böniger, die noch im Entstehen ist.
Dans les derniers visuels d'Elsbeth Böniger, de vastes espaces colorés s'ouvrent derrière des enchevêtrements de lignes et de formes. On dirait des paysages enchantés ou, comme le suggèrent les titres, des « nappes de glace » ou des « cheminées dans la mer ». Puis, plus abstrait : un tapis avec des jetons de placement, où le vert complémentaire côtoie le rouge, scintillant, irisé, « proliférant », comme peut-être ailleurs les flux d'argent. Les couleurs des visuels de « La matrice secrète », plongées dans une lumière aveuglante, peuvent également faire allusion à des choses profondes. Vous rayonnez depuis l'arrière-plan à travers un fourré d'applications de couleurs qui semblent tantôt végétales, tantôt essentielles. Dans le tableau « Pas tout à fait dense », nous sommes en revanche transportés dans une plantation dense ou justement « pas tout à fait dense », à l'intérieur d'une forêt peut-être. La fuite, le manque dans le sens de ce qui n'est pas toujours dirigeable, est également d'une importance capitale dans l'interaction entre l'application de la peinture et le support - les peintures à l'huile et acryliques avec les plaques d'aluminium - : par les différents processus de peinture et de séchage, par les formations et les déformations dues à l'intervention de l'artiste et à l'influence de différents processus chimiques.
Les applications de peinture témoignent d'une physique particulière, d'une corporalité qui s'exprime souvent de manière expressive, mais aussi parfois avec délicatesse, parfois en aplats, parfois de manière linéaire. Grâce à leur complexité et à leur densité, l'artiste et nous-mêmes pouvons nous frayer sans cesse de nouveaux chemins.
Elsbeth Böniger collectionne avec passion les matériaux et les impressions et y puise son inspiration et ses idées d'images. Les phénomènes de surface tels que le reflet d'un miroir ou l'application de plusieurs couches de peinture, littéralement à peine compréhensibles, la fascinent tout autant. Dans le processus de création, la planification et la perfection côtoient le hasard, qui peut à son tour être guidé par l'expérience de la manipulation du matériau. Dans ce sens, il y a quelque chose d'alchimique dans la peinture d'Elsbeth Böniger, qui se manifeste parfois comme un pressentiment derrière les yeux fermés.
Central Park » ou le bâtiment “Flat Iron” à New York, le “Grand Saint-Bernard” ou tout simplement “Voyages” et “Atelier” témoignent de lieux, de motifs proches ou lointains qui inspirent Christian Indermühle pour ses photographies. Ses clichés pris sur le vif ou ses visuels arrangés ne sont pas simplement quotidiens. L'emblématique gratte-ciel new-yorkais, par exemple, se dresse derrière une forêt apparemment dense. La nature, même si elle est domestiquée, rencontre une icône de la culture architecturale du début du 20e siècle. Merci au point de vue plutôt rarement choisi dans le Madison Square Park adjacent, avec ses arbres.
Christian Indermühle s'intéresse depuis toujours aux photos d'architecture dans le paysage, ce qui lui permet d'obtenir des visuels d'une singularité et d'une beauté saisissantes. En se concentrant sur certains rapports d'ombre et de lumière, la tectonique du paysage semble modelée, voire sculpturale. Ainsi, le massif du Grand Saint-Bernard apparaît par endroits comme une couverture souple. Il n'est pas rare que les lieux deviennent des scènes subtilement dramatiques, comme Central Park avec ses groupes de personnes à l'ombre des arbres. Vous pouvez penser au film « Blow Up » de Michelangelo Antonioni ou au célèbre tableau d'Edouard Manet « Petit déjeuner sur l'herbe » (1863), qui sont chacun en relation avec d'autres œuvres d'art. Les visuels de Christian Indermühle sont des sortes d'archétypes, des documents intemporels du monde. Mais vous évoquez aussi son évolution constante, son devenir et sa disparition. Des processus qui s'expriment par exemple dans le visuel « Atelier », avec une peinture de sa partenaire Elsbeth Böniger qui est encore en cours de réalisation.
Vasti spazi di colore si aprono dietro il sinuoso intreccio di linee e forme degli ultimi dipinti di Elsbeth Böniger. Sembrano paesaggi incantati o, come suggeriscono i titoli, “lastre di ghiaccio” o “sfiatatoi nel mare”. Poi, più astratti: un tappeto con trucioli di investimento, dove il verde complementare incontra il rosso, tremolante, iridescente, “proliferante” come i flussi di denaro altrove. Anche i colori immersi in una luce scintillante nelle immagini “The Secret Matrix” possono alludere a qualcosa di profondo. Essi risplendono dallo sfondo attraverso una selva di applicazioni cromatiche che a volte sembrano vegetali, a volte eteree. Nel dipinto “Not quite dense”, invece, siamo trasportati in una piantagione densa o “non abbastanza densa”, forse all'interno di una foresta. La perdita, la mancanza nel senso di non sempre gestibile, riveste un'importanza eminente anche nell'interazione della stesura del colore con il fondo pittorico - i colori a olio e acrilici con i pannelli di alluminio: attraverso i diversi processi di pittura e di essiccazione, attraverso la modellazione e le deformazioni durante l'intervento dell'artista e sotto l'influenza di vari processi chimici.
Le applicazioni di colore testimoniano una particolare fisicità, una corporeità spesso espressiva, ma anche a volte delicata, a volte bidimensionale, a volte lineare. Attraverso la loro complessità e densità, sia l'artista che noi possiamo trovare sempre nuovi percorsi.
Elsbeth Böniger raccoglie con passione materiali e impressioni e ne trae ispirazione e idee pittoriche. È ugualmente affascinata dai fenomeni di superficie, come il riflesso di uno specchio o un'applicazione di colore a più strati, letteralmente quasi impenetrabile. Nel processo creativo, la pianificazione e la perfezione si affiancano al caso, che a sua volta può essere guidato dall'esperienza nel trattare il materiale. In questo senso, c'è qualcosa di alchemico nella pittura di Elsbeth Böniger, che a volte appare dietro gli occhi chiusi, come se stesse divinando qualcosa.
Il “Central Park” o l'edificio “Flat Iron” di New York, il “Gran San Bernardo” o semplicemente “Travelling” e lo “Studio” testimoniano luoghi, motivi vicini e lontani che ispirano la fotografia di Christian Indermühle. Così come i suoi scatti realizzati in viaggio o le sue immagini organizzate non sono semplicemente luoghi comuni. Ad esempio, l'iconico grattacielo di New York svetta dietro una foresta apparentemente fitta, come in uno stato di fantasticheria. La natura, sebbene addomesticata, incontra un'icona della cultura edilizia dell'inizio del XX secolo. Grazie all'ubicazione raramente scelta nel vicino Madison Square Park con i suoi alberi.
Christian Indermühle si è sempre interessato alle fotografie di architettura nel paesaggio, ottenendo immagini di accattivante originalità e bellezza. Concentrandosi su determinati rapporti luce-ombra, la tettonica del paesaggio appare modellata, persino scultorea. Il massiccio del Gran San Bernardo, ad esempio, appare in alcuni punti come una morbida coperta. Non è raro che i luoghi diventino scenari sottilmente drammatici, come Central Park con i suoi gruppi di persone all'ombra degli alberi. Possono ricordare il film “Blow Up” di Michelangelo Antonioni o il famoso dipinto di Edouard Manet “Colazione sul prato” (1863), ognuno dei quali è collegato ad altre opere d'arte. I dipinti di Christian Indermühle sono una sorta di archetipi, documenti senza tempo del mondo. Ma raccontano anche il suo corso costante, il suo divenire e il suo tramonto. Processi come quelli espressi nel quadro “Atelier”, con un dipinto della sua compagna Elsbeth Böniger, ancora in fase di realizzazione.
Vast spaces of color open up behind the sinuous interweaving of lines and shapes in Elsbeth Böniger‘s latest paintings. They resemble enchanted landscapes or, as the titles suggest, «Eisdecken» (ice sheets) or «Schlote im Meer» (vents in the sea). Then more abstract: a carpet with investment chips, where complementary green meets red, flickering, iridescent, “proliferating” like flows of money elsewhere. The colors bathed in glistening light in the pictures «Die geheime Matrix» (The Secret Matrix) may also allude to something profound. They shine out of the background through a thicket of color applications, which sometimes appear plant-like, sometimes ethereal. In the painting «Nicht ganz dicht» (Not quite dense), on the other hand, we are transported into a dense or “not quite dense” plantation, perhaps into the interior of a forest. The leak, the lack in the sense of the not always manageable, is also of eminent importance in the interaction of the paint application with the painting ground – the oil and acrylic paints with the aluminum plates: through the different painting and drying processes, through the shaping and deformations during the artist’s intervention as well as under the influence of various chemical processes. The applications of paint testify to a special physicality, a corporeality that is often expressive, but also sometimes delicate, sometimes two-dimensional, sometimes linear. Through their complexity and density, both the artist and we may find our own new paths again and again.
Elsbeth Böniger passionately collects materials and impressions and draws her inspiration and pictorial ideas from them. She is equally fascinated by surface phenomena such as the reflection of a mirror or a literally almost impenetrable, multi-layered application of paint. In the creative process, planning and perfection come alongside chance, which in turn can be guided by experience in dealing with the material. In this respect, there is something alchemical about Elsbeth Böniger’s painting, which sometimes appears in the imagination behind closed eyes.
«Central Park» or the «Flat Iron» Building in New York, the «Gd. St. Bernhard» (Great St. Bernard) or simply «Reisen» (Travel) and the «Atelier» (Studio) bear witness to places, motifs from near and far that inspire Christian Indermühle ‘s photography. As much as his shots from the road or his arranged images are not simply everyday. For example, the iconic New York skyscraper towers up behind a seemingly dense forest, as if in a state of reverie. Nature, albeit domesticated, meets an icon of building culture from the beginning of the 20th century. Thanks to the rarely chosen location in the adjacent Madison Square Park with its trees.
Christian Indermühle has always been interested in architectural shots in the landscape, resulting in images of captivating uniqueness and beauty. By focusing on certain light-shadow ratios, the tectonics of the landscape appear modeled, even sculptural. The massif of the Great St. Bernard, for example, appears in places like a soft blanket. Often the places become subtly dramatic settings, such as Central Park with the groups of people in the shade of the trees. They may be reminiscent of Michelangelo Antonioni’s film «Blow Up» or Edouard Manet’s famous painting «Breakfast on the Green» (1863), each of which is related to other works of art. Christian Indermühle’s paintings are a kind of archetype, timeless documents of the world. But they also tell of its constant course, of becoming and passing away. Processes such as those are expressed in the photograph «Atelier», with a painting by his partner Elsbeth Böniger, which is still in the making.
(Text: Marc Munter)