Galerie l’Aberrante | Le Crès
15. März 2019
Geographie sauvage, what we leave behind
Mélanie Patris
« GEOGRAPHIE SAUVAGE, What we leave behind. est un processus que je traduis par ”ce que nous laissons derrière nous”. J’y traite de mon rapport au monde et de toutes ces choses qui font traces de notre identité. Il s’agira, ici, particulièrement des traces de féminin qui nous sont communes ou particulières.
Dessins, « cartes menstruelles », photographies et autres agencements la constituent. Telles les peaux que nous semons au gré de leur renouvellement, et qui laissent des traces, visibles et invisibles, dans les lieux que nous traversons, habitons.
La photo agit, alors, comme mémoire, trace des fantômes de ma vie. L’émulsion sensible se décolle, se déchire, s’étend et s’étire au gré des manipulations. Le collage, l’Écoline et les autres manipulations plastiques renforcent le dépassement de sa lecture première. Ainsi, des transformations s’opèrent, avec elles, mes propres transformations.
Dans ce travail, l’espace et le corps sont à prendre comme des objets géographiques, des métaphores de l’identité liés à ce qui nous constitue intrinsèquement, ce qui fait frontière entre le dedans et le dehors, entre l’ombre et la lumière.
Le Sauvage est, ici, à lire comme dans la relation à l’Âme Sauvage telle que la définit Clarissa Pinkola Estés : celle par laquelle nous nous retrouvons « emplies des battements de tambour, de chants, prises par l’écoute et la prononciation de nos propres mots – nouveaux poèmes, nouvelles façons de voir, nouvelles façons d’agir et de penser ». Celle qui se trouve du côté de la résistance et qui nous permet de nous [re]lier à nos intuitions et nous libère des carcans de la société. »
Mélanie Patris
GÉOGRAPHIE SAUVAGE, What we leave behind est une invitation au voyage. Nous avons plongé, aspiré par son univers. La nature vous engloutie, vous révèle à vous même, devient métaphore. Rythme, tremblements, frémissements, dans une géographie sauvage. Parcours, aller retour, il y est question de perte mais aussi de découvertes, de renouveaux. Un voyage dans l’intime.
« Où que nous soyons, indéniablement, l’ombre qui trotte derrière nous marche à quatre pattes » Clarissa Pinkola Estés, Cheyenne, Wyoming.
Valérie Vernhet