Musée d’Elysée | Lausanne
28. Mai 2019
Everything is up in the air, thus our vertigo
Yann Mingard
Das Projekt Everything is up in the air, thus our vertigo des Schweizer Fotografen Yann Mingard ist zwischen 2015 - 18 entstanden. Es stellt einen Meilenstein im karrierebegleitenden Interesse des Künstlers zur Schaffung einer „fotografischen Diagnostik von Zeitgenossenschaft“ dar. Dies vor allem im Hinblick auf weitreichende natürliche, technologische und soziale Phänomene und deren Auswirkungen sowohl auf unseren gegenwärtigen „Geisteszustand“ als auch den „Weltzustand“. Die Ausstellung ist nicht nur eine europäische Premiere, sondern zeigt – nach Ausstellungen zu Matthias Bruggmann oder Nicolas Savary – auch das Engagement des Musée de l’Elysée für die Unterstützung von aufstrebenden und etablierten Künstlern in der Schweiz. In diesem Fall hat der in Colombier lebende und vormals auch im Gartenbau tätige Künstler eine Werkreihe geschaffen, die von geologischen Vorstellungen und Konzepten wie der Sedimentation und Schichtung inspiriert ist. Sie aktiviert damit teils paradoxe, teils auch dystopische Metaphern und Kontexte, die global verteilte Phänomene aus verschiedenen Zeitaltern zu kombinieren vermögen. So taucht der Künstler in einem Unterkapitel sowohl in unsere aktuelle Medienlandschaft, als auch in die Kunstgeschichte ein und stellt Webcam-Bilder von Himmeln chinesischer Metropolen den Details von Himmeln aus William Turner Gemälden gegenüber. Diese doppelte Bewegung in Zeit und Raum wurde durch eine Studie inspiriert, die den langfristigen Klimawandel anhand visueller Beweise untersucht, welche einer grossen Stichprobe historischer Gemälde entnommen wurden.
Durch die Kombination seines charakteristischen und oft düsteren fotografischen Stils von Stillleben und Landschaftsbildern mit angeeigneten Dokumenten und Filmstills gelingt es ihm, eine synoptische visuelle Gegenüberstellung zu erzeugen. Dabei werden mehrere Szenarien nebeneinandergestellt: eine nukleare Beinahe-Katastrophe, die „Wiedererschaffungsbestrebungen“ des Wollmammuts und die Weiterentwicklung eines katholischen Gelübdes, welches in der Aletschregion zur Beeinflussung der Gletscherentwicklung verwendet wird. Diese globalen Zusammenhänge und das Anthropozän als Periode planetarischer menschlicher Intervention, werden hier als manchmal absurde, aber immer sehr lokale und historisch spezifische Unterkapitel präsentiert. War sein vorheriges Projekt Deposit noch langfristiger und enzyklopädischer angelegt, so ist das aktuelle Projekt in seiner künstlerischen Strategie allegorischer, aber nicht weniger weitreichend und relevant. Letztendlich fordert uns die Ausstellung auf, unsere eigene Positionierung als Bürger/innen und Konsument/ innen in einer Welt zu überdenken, welche angesichts unseres Schicksals als planetarisches Netzwerk menschlicher und nichtmenschlicher Akteure immer öfter aus dem Ruder geraten und damit schwindelerregend erscheint.
Le projet Tant de choses planent dans l’air, d’où notre vertige a été conçu par le photographe suisse Yann Mingard entre 2015 et 2018. Il marque une nouvelle évolution de l’intérêt que porte l’artiste à la création de « diagnostics photographiques de la contemporanéité », en rapport avec des phénomènes naturels, technologiques et sociaux ainsi que leur impact sur notre état d’esprit actuel et celui du monde en général. L’exposition reflète l’engagement et le soutien constants du Musée de l’Elysée envers les artistes suisses émergents, ou déjà plus avancés dans leur carrière, comme ce fut le cas avec Nicolas Savary et Matthias Bruggmann. C’est par ailleurs une première en Europe.
L’œuvre de Yann Mingard, qui vit à Colombier et est horticulteur de formation, s’inspire de notions et de méthodes empruntées à la géologie, comme celles de sédimentation et de stratification. Elle engendre des métaphores tenant du paradoxe ou de la dystopie, à l’instar de situations qui parviennent à combiner des phénomènes aux temporalités différentes, téléportant ainsi l’observateur de l’instant présent vers notre passé préhistorique. Ceci s’illustre, par exemple. dans un sous-chapitre où l’artiste explore le paysage médiatique actuel et l’histoire de l’art, juxtaposant des images prises, par webcam, de ciels métropolitains chinois à des morceaux de ciels peints par William Turner. Ces doubles mouvements, tant dans le temps que l’espace, furent inspirés par les travaux d’un climatologue qui a étudié, sur la durée, le changement climatique à travers des preuves visuelles fournies par un nombre important de peintures historiques. En combinant un style photographique assez sombre dans ses natures mortes et ses paysages avec des documents et enregistrements provenant d’une variété de sources, Yann Mingard parvient à créer un itinéraire visuel synoptique. Côte à côte se retrouvent des scénarios de presque-accidents nucléaires, des tentatives de résurrection du mammouth laineux et l’évolution, ou plus exactement l’inversion, d’une prière catholique vieille d’un siècle utilisée dans la région d’Aletsch pour préserver son glacier.
Le contexte mondial et les cadres temporels géologiques dans lesquels se produisent le changement climatique et l’anthropocène – appelée aussi Grande accélération –, où l’activité humaine a pris une ampleur planétaire, sont ici mis en scène comme des chapitres secondaires parfois absurdes, propres à un lieu et un moment historique particuliers. Au final, l’exposition nous invite à réfléchir sur notre propre rôle et nos prises de position en tant que citoyens et consommateurs, dans un monde qui semble de plus en plus à la dérive et pris de vertige face au destin qui sera le nôtre en tant que réseau planétaire d’acteurs humains et non humains.
(Text: Musée d’Elysée Lausanne)